Atteinte au paysage, absence de concertation locale, inquiétudes
sur les effets sanitaires et sociétales : de nombreux collectifs et associations se sont créés en Ariège, comme dans toute la France, pour lutter contre l’installation d’antennes-relais. L’ordonnance n° 2020-320 du 25 mars 2020 a donné durant la période Covid un coup d’accélérateur formidable au „déploiement numérique“. Dès lors, les habitants opposants bataillent dur pour ne pas voir s’implanter ces pylônes aux plus majestueux points de vue ou dans leur voisinage immédiat.
Outre les effets les plus proéminents, qui sont la défiguration des paysages et la préoccupation sanitaire [voir liens d’information en bas] avec la disparition des zones blanches dont dépend la santé d’un nombre croissant de personnes électrosensibles, qui sont parfois obligées d’aller vivre dans des grottes pour échapper aux ondes qui les rendent malades, cette frénésie numérique témoigne également d’un développement préoccupant de notre société : Sous l’effet du New Deal mobile lancé en 2018 et de l’ordonnance n° 2020-320 du 25 mars 2020, les citoyens se sont vus entièrement exclus du processus d’autorisation d’implantation d’antennes relais. Même dans les communes où le maire et le conseil municipal se positionnent contre un tel projet, il suffit que le promoteur en question trouve un particulier qui – en échange d’une poignée d’euros – met quelques mètres carrés à sa disposition. Certes, l‘implantation est soumise à la délivrance d’une autorisation d’urbanisme par le maire, mais les marges de manœuvre de celui-ci sont minimes, comme le montre l’exemple de Saurat où les habitant.e.s se battent depuis 7 ans comme des lions. Leur petition est signable ici.
Mais au delà de ce déni flagrant de démocratie, la couverture en 5G dont personne n’a besoin pour téléphoner ou envoyer des messages et sans laquelle ce maillage si étroit serait superflu [lien] vise à l’implantation de l’Internet des Objets (IoT) et avec lui de l’Intelligence Artificielle des Objets (AIoT). On parle donc des objets connectés, „intelligents“ qui fonctionnent en autonomie comme le réfrigérateur qui sait passer des commandes, la voiture qui conduit toute seule ou les caméras de vidéosurveillance qui détectent des comportements « suspects ». D’une part, ces gadgets génèrent un besoin toujours grandissant en matières premières et en énergie (métaux rares, explosion du nombre de data centers, leur refroidissement…) alors qu’il est plus qu’urgent de changer notre mode de consommation en profondeur. Et d’autre part, ce déploiement est la base d’une surveillance et d’un fichage impeccable de toute la population. Biensûr, personne n’a rien à craindre dans un état de droit bienveillant… Mais même si on veut supposer que ce soit vrai à l’heure actuelle, qu’en sera-t-il avec un gouvernement au penchant fasciste, comme cela pourrait bien arriver bientôt ? Avec de tels dispositifs en place, la résistance pendant la deuxième Guerre mondiale en tout cas, aurait été tuée dans l’œuf.
Les luttes contre ces installations sont difficiles avec peu d’issues positives comme à Moulis en 2013 ou à Uchentein où, en 2020, devant le refus clair et net de la population, une autre solution a été trouvée: la mutualisation d’un relais existant entre plusieurs opérateurs.
Mais la liste des installations d’antennes contestées est longue :
À Saurat, le Conseil municipal et les habitants se battent contre l’opérateur Free qui ne veut rien entendre ; la commune conteste en justice l’emplacement du projet d’antenne 5 G de 36 m à 140 m des premières habitations, avec obstination et forte du soutien des élus départementaux, ce qui lui a coûté 6000 Eur de condamnation depuis 2019, à lire : Lettre projet antenne Free Saurat (23/10/2024).
À Biert : 320 Habitants, 123 Résistants à l’implantation d’une Antenne-Relais [voir : article Robin des Bois]
Biert, Massat, Biert, Boussenac, Le Port, Soulan et Aleu : Lettre à Mesdames et Messieurs les maires et conseillers municipaux
À Daumazan, le collectif Bonnezondes soutenu par le Comité Écologique Ariègeois, renonce après une multitude de communications, actions et conférences, au recours en justice engagé à cause du manque de perspectives gagnantes.
D’autres projets sont en cours : Ste Croix Volvestre, Les Bignes à Foix, Carla de Roquefort, Ercé, Bastide de Besplas et actuellement Bénaix, Cadarcet.
Pour celles et ceux qui souhaitent s’opposer à l’implantation d’une antenne-relais, le site de l’association Robin des Toits, très engagée au sujet des ondes, contient une mine d’informations dont des fiches technique, juridique et sanitaire pour les antennes-relais très fournis.
Une vidéo sur des moyens citoyens pour bloquer les projets d’antennes en amont se trouve ici.
Le rapport Bioinitiative (www.bioinitiative.org) cumule les études scientifiques sur les effets néfastes reliés aux ondes (en anglais).
Sur le site de l’ANFR Cartoradio on peut voir l’implantation et les details des antennes relais
Un film très instructif sur la thématique des ondes réalisé par Klaus Scheidsteger se trouve ici.
Numériser le moindre de nos actes afin de transformer nos désirs en «applications», nos amis en «followers», nos conversations en «communications»… et plus généralement substituer à la pensée l’intelligence artificielle, toujours plus de sécurité, d’efficacité technique…, voilà ce qu’on nous propose comme projet pour l’humanité.