Cadre de vie, santé, alimentation, agriculture
A l’article 2 des statuts du Comité Ecologique Ariègeois, il est écrit « Cette association a pour buts:
- de lutter contre toute autre nuisance découlant du fonctionnement de notre société, notamment (…) : les nuisances engendrées par les pollutions chimiques, industrielles et agricoles (O.G.M, pesticides, etc) .
- de promouvoir une éducation populaire, sanitaire, sociale et culturelle afin d’agir pour maintenir des rapports sains et harmonieux entre les êtres humains et leur milieu de vie. »
Cadre de vie
D’une manière générale, l’association assure en tous lieux et auprès de toutes instances, notamment en justice, la défense de la nature, de l’environnement et du cadre de vie.
Charte de l'Environnement (Loi constitutionnelle depuis 2005)
Considérant (…) que la diversité biologique, l’épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l’exploitation excessive des ressources naturelles ; (…)
- Article 1er. Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.
- Article 2. Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.
- Article 7. Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.
Distances d'épandage
Le Conseil Constitutionnel reconnait dans sa décision du 19 mars 2021 que les chartes, qui régissent les conditions d’utilisations à proximité des habitations des produits « phytopharmaceutiques », ont une incidence directe et significative à la fois sur la biodiversité et sur la santé publique.
En savoir plus :
- Article au site Générations futures, sept 2022 : «les associations demandent l’application d’une distance minimale de sécurité de 150 m au-delà des habitations«
- Rapport de Générations futures, Juillet 2022 : « Riverains exposés aux pesticides : les failles de l’évaluation des risques »
- Communiqué de presse CEA et APRA Le Chabot, 3/05/2020
L'impossible dialogue avec les agriculteurs ?
Le 5 mai 2018 à La Bastide de Sérou, la FDSEA, les JA, l’ASPAP et la FDC ont organisé une manifestation violente empêchant le public de venir à la salle Jean Nayrou où les associations environnementales étaient réunies pour un état des lieux de l’environnement en Ariège.
Après la manifestation, des représentants agricoles ont été reçus à leur demande par les associations pour un temps d’échange. Mais le dialogue s’est arrêté là. Ensuite, à plusieurs reprises, les mêmes organisations ont manifesté leur hostilité envers les environnementalistes.
Les associations ont porté plainte pour atteinte à la liberté de réunion : le tribunal de Foix a condamné le 29 11 2022 les responsables des organisations à trois mois de prison avec sursis. Un an après, la Cour d’Appel de Toulouse a annulé ce jugement, mais le Procureur général s’est pourvu en cassation et à sa suite les associations. En novembre 2024, en période de manifestations agricoles généralisées, la Cour de cassation a finalement relaxé les six représentants ariégeois des organisations responsables de la manifestation. Ceci dans un contexte général d’agressions impunies contre les APNE et contre la police de l’environnement, l’Office Français de la Biodiversité !

Communiqué de presse du CEA du 31 janvier 2022
Article de la dépêche de 01 02 2022 : « Ariège en colère, les agriculteurs bloquent les routes en tracteur. »
« Carte des actions menées contre l’OFB par les agriculteurs en 2024 » (source Libération)

Santé
En protégeant l’environnement et le vivant, toutes les actions menées par le CEA oeuvrent directement ou indirecement à préserver la santé, quelle soit physique ou psychique
Conférence : « Comment renforcer son immunité naturelle »
- Article CEA : « Un de nos adhérents contre l’ordre des médecins. Pas simplement un défaut de cotisation », 30 06 2021
Tiques et moustiques
- Article CEA très complet, 31 03 2018 : « Maladie de Lyme : en Ariège les tiques pullulent par endroit ! »
- Article CEA, 30 06 2024 : « Moustiques tigres : les particuliers et les communes ont leur rôle à jouer »
Amiante à Salau
En aout 2023, Annie Thébaud-Mony, chercheure qui était intervenue à la mine de Salau en activité à la demande de syndicalistes, commente un article de Misseri et Billon Galand, experts nommés par l’Etat pour expertiser l’amiante au gisement : « Autoriser l’exploration puis potentiellement l’exploitation d’une mine incontestablement contaminée par l’amiante revient à transgresser l’interdiction de l’amiante en France et en Europe, tout en considérant qu’il redeviendrait possible d’envisager un « usage contrôlé de l’amiante ». Celui-ci fut le cœur de la stratégie des industriels de l’amiante dans les décennies avant l’interdiction, ayant conduit à l’hécatombe que l’on sait : plus de 3000 décès par cancers de l’amiante en France chaque année. »

Electro-hypersensibles
2018, l’association Zone blanche en vallée de l’Artillac défile dans les rues de Foix pour sensibiliser sur la condition des personnes électrosensibles et demander la création d’une zone blanche en Ariège. Les manifestants se sont rendus devant la préfecture pour remettre un courrier à Mme la préfète en lui demandant de créer une zone vierge de toutes émissions d’ondes électromagnétiques. Le lieu proposé est la vallée de l’Artillac sur la commune de l’Esplas-de-Sérou. L’association souhaite ainsi permettre aux personnes électrosensibles de bénéficier d’un lieu pour « vivre normalement ».
Le CEA soutien ce projet pour des raisons humanitaires d’une part et par principe de précaution d’autre part devant une pollution électromagnétique de plus en plus dense du fait des technologies de communication actuelles. Les pouvoirs publics n’ont fait pour l’instant qu’écouter d’une oreille distraite ces lanceurs d’alertes que sont les Electro Hyper Sensibles, il est temps maintenant d’agir.
- Article CEA 12/09/2015 : « Une EHS Ariégeoise reconnue par le tribunal administratif de Toulouse. »
- Art CEA 31/08/2020 : « Une loi pour les Hyper-électro-sensibles…URGENT ! Lettre du CEA aux députés de l’Ariège »
- Article CEA, 4/02/2023 : « EHS : un document très parlant va les rendre plus proches de nous »
- Vidéo 2024 : « Le dilemme numérique »
Alimentation
L’accès à une nourriture saine et équilibrée est de plus en plus difficile, en particulier pour les foyers modestes. Et en même temps, les paysans et agriculteurs ont de plus en plus de mal à survivre. N’est-il pas temps de repenser tout ça ?
La nourriture vendue par les super-marchés
Article Reporterre 02/022023 : « Les supermarchés favorisent les aliments de mauvaise qualité »
Article CEA 28/02/2023 : « Bonne nourriture et supermarchés ne vont pas ensemble d’après Réseau Action Climat »
Nos aliments sont devenus des coquilles vides… de nutriments
Combien de pêches, d’oranges, de brocolis faut-il ingurgiter pour retrouver les bienfaits d’il y a un demi-siècle ?
Article CEA, 15/02/2015 : « La vie dans son assiette : aliments mûrs, bien produits et de variétés oubliées »
La nécessaire transition agro-environnementale et alimentaire.
Pour un autre système de production et de consommation, ayant pour objectifs premiers la relocalisation d’une alimentation bio, éthique, solidaire et créatrice d’emploi.
CIVAM bio, ADEAR, Terre de Liens (09) : invitation échanges, 27/02/2020 : « L’agri-alimentaire avec les candidats »
« Il faut cultiver son jardin »
Doc DDT 09, 25/02/2022 : « Rencontre Jardins Partagés et Collectifs en Ariège »
Article Le petit journal, 25/11/2024 : « Les jardins partagés du village bientôt disponibles »
Agriculture
En Ariège, 131 milliers d’hectares sont en Surface Agricole Utile, soit 27% de la superficie du département (source Agri’scopie Occitanie GC 2022). Alors que la montagne et le piémont exploitent les ressources de la forêt et vivent principalement de l’élevage, les grandes cultures occupent le tiers nord du département, en irrigué dans la plaine ou sans irrigation dans les coteaux.
Les principales cultures sont le blé tendre, le blé dur, l’orge d’hiver, le maïs grain, le maïs ensilage, le maïs semence, le colza d’hiver, le tournesol, le soja et le sorgho. La particularité du département est la production de semences : maïs principalement mais aussi colza et tournesol. Cette production de semences, possible et performante grâce au savoir-faire et à l’équipement des exploitations, est responsable (avec aussi les cultures du tournesol et du maïs pour bestiaux) de la diffusion dans les sols et dans l’eau des nitrates et pesticides, et elle nécessite une forte consommation d’eau.
L’agriculture biologique est en fort développement dans le département depuis une douzaine d’années.
L' Agroécologie
L’agroécologie vise à lier l’agronomie à l’écologie.
Beaucoup d’agriculteurs pratiquent l’agroécologie et l’agriculture biologique dans notre département. Le plus souvent, les jeunes, malgré les difficultés qu’entraîne leur choix, retirent une satisfaction de leur activité bio. 570 exploitants sont en bio sur 31 000 hectares, soit environ 1/4 des exploitations et des surfaces.
Alors que le programme ambition bio 2022 prétendait vouloir parvenir à 15 % de la surface agricole en bio, le gouvernement (en pleine 6ème extinction de masse) décide en 2023-2024 de SABORDER 40 ans d’agriculture bio, pour pousser son label HVE pas clair du tout et de se plier une fois de plus aux desiderata du lobby des pesticides. « En avant les déconversions de fermes bio, les entreprises en faillite et les fermetures de magasins bio. Dommage pour les 10 millions de français qui choisissent les produits bio chaque mois, qui pourront se rabattre sur les produits HVE largement pesticidés ☠️ ».

Nos émissions sur Radio-transparence : « La Traction Animale » diffusée le 18/01/2021 avec Roberto Mazzone et Tiffen Tolnay.
Document FNE, avril 2016 : « Qu’est-ce que l’agro-écologie ? »
Signez la pétition « Stop au mépris de l’agriculture bio par le gouvernement ! »
La pollution par les Nitrates
La pollution des eaux par les nitrates a des conséquences sur la potabilité des ressources et perturbe l’équilibre biologique des milieux. Pour lutter contre ces pollutions diffuses, l’Europe a adopté une directive, dite « nitrates », qui a donné lieu en France depuis 1996 à la délimitation de zones dites « vulnérables » (ZV) aux pollutions par les nitrates d’origine agricole et à des programmes d’actions quadriennaux pour encadrer l’utilisation des fertilisants azotés dans ces zones.
La concentration « naturelle » de nitrate dans les eaux souterraines sans fertilisation agricole varie selon les sols de 5 à 15 mg/L. La norme OMS de potabilité pour la concentration en nitrates NO3 est de 50 mg/L.
En 2014, c’est notamment la récente condamnation de la France par la Cour de Justice Européenne qui a poussé le gouvernement à présenter à Bruxelles des critères plus sévères (quantité de nitrates dans les eaux souterraines et superficielles) pour la définition des « zones vulnérables » et par voie de conséquence à doubler la superficie de celles-ci au niveau du bassin Adour Garonne.
L’irrigation
L’agriculture est le secteur le plus consommateur d’eau et les besoins agricoles se manifestent au moment où la ressource est la moins disponible, ce qui génère des conflits d’usage. Il y a urgence de mettre en place des modes de culture économes en eau et adaptés aux changements climatiques.
Selon la Chambre d’Agriculture, l’irrigation en Ariège est essentiellement réalisée grâce aux rivières réalimentées (90 % des prélèvements) l’Ariège et l’Hers-vif par le barrage de Montbel, la Lèze par le barrage de Mondély et l’Arize par le barrage de Filheit.
La principale culture irriguée en Ariège reste le maïs (75 %), avec une proportion importante de maïs semence, viennent ensuite des cultures telles que le soja, le sorgho, le tournesol, les prairies mais également des cultures d’hiver (colza, céréales à paille, pois). Maraichage, cultures légumières et arboriculture représentent environ 200 ha sur le département de l’Ariège.
Pour chaque campagne annuelle d’irrigation, les représentants des associations CEA et Chabot demandent vainement en CODERST que les volumes d’eau accordés se basent sur la consommation réelle au lieu d’être systématiquement surestimés. Ils insistent aussi sur le nécessaire changement vers des modes de culture moins gourmands en eau.
Ecobuages
Une pratique depuis des siècles en Ariège, mais qui devient préoccupante du fait de la déprise humaine en montagne, de l’enfrichement des surfaces auparavant en prairies et donc de l’augmentation de la puissance de ces feux.
En mai 2019, la préfecture a réuni l’ensemble des partenaires de la chambre d’agriculture pour dire stop à l’écobuage irresponsable et non contrôlé qui a détruit (de janvier à mai 2019) 1350 ha et coûter plus de 100.000€ pour la protection des biens et des personnes.
Mais ces mesures ne tiennent pas compte des dégâts écologiques de l’écobuage : destruction de la faune et la flore montagnarde, acidification des terres permettant l’essor de la fougère au lieu de celui des plantes à brouter, dégagement d’une quantité colossale de poussières, micro-poussières et CO2.
L’association préconise d’avoir recours au débroussaillage mécanisé téléguidé sur les pentes, d’établir les besoins pastoraux, de favoriser la maîtrise foncière des candidats à l’installation, de pratiquer l’agroforesterie.
- Article CEA, 8/02/2017 : « Ecobuage : une nouvelle approche – lettre ouverte à Mme la Préfète »
- Nos émissions sur Radio-transparence : « Les écobuages » diffusée le 28 avril 2021.

Pesticides
Pour Claudine Joly (FNE 23/03/2022) : « (…) si 25% de la surface agricole française passait du conventionnel à l’agriculture biologique, près de la moitié de l’objectif de réduction de 50% de l’usage des pesticides serait atteinte. Qu’attend le gouvernement pour conforter cette agriculture alors que l’on voit au contraire disparaître l’aide au maintien de l’agriculture biologique dans la nouvelle PAC ? ”
Campagne Secrets Toxiques
Le CEA adhère à « Secrets toxiques » qui regroupe près de 80 associations.
Article France 3 Occitanie, 04/10/2022 : « Pesticides, véritables bombes toxiques : une plainte déposée en Ariège pour des soupçons de fraude sur les étiquettes » : « La composition chimique de 14 produits herbicides, dont 10 vendus en France, a été révélée en 2020 dans une étude scientifique (en anglais). L’étude démontre que ces produits dissimulent des matières extrêmement dangereuses pour la santé (des métaux lourds, des déchets de l’industrie pétrolière ou encore de l’arsenic) et n’ont été ni déclarées, ni affichées sur l’emballage. »
Nos émissions sur Radio-transparence : « Secrets toxiques » avec Dominique Masset, vice-président de l’association Secrets toxiques (7/12/2021)
Campagne Glyphosate France
Communiqué 15/10/2023 : « Les actualités sur les pesticides révoltent toutes celles et tous ceux qui défendent le vivant en luttant contre les pesticides, notamment le classement sans suite de quelques 5400 plaintes pénales déposées dans le cadre de la Campagne Glyphosate France suite aux 6850 analyses d’urines qui démontrent l’imprégnation permanente et quasi générale de la population française par des pesticides basés sur cette molécule ».

Elevage et estives
Dans sa très grande majorité, l’élevage en Ariège est extensif, avec quelques exceptions, et la montagne y a permis le pastoralisme pour des bovins, équins et brebis.
Elevages intensifs
Le pastoralisme
Une fierté qui nécessite la formation des bergers : Film du collectif PYRPASTUM, 2019/2020 (avec la participation de la Fédération Pastorale de l’Ariège et le CFPPA Comminges : « Elevage de montagne : ces métiers clés du territoire pyrénéen.»
La nécessaire cohabitation avec l’ours impose de gros efforts d’adaptation aux éleveurs pour assurer la protection des troupeaux en estives : présence de bergers, chiens de protection, regroupement en parcs de nuits électrifiés… Chaque estive nécessiterait un diagnostic, pas que pour le pacage et le respect de la ressource, mais aussi pour la protection la mieux adaptée.
Les éleveurs, souvent en groupements pastoraux (80 en Ariège), bénéficient de l’aide de l’Etat pour mettre en place cette protection ainsi que d’indemnisations des pertes de bêtes attribuées à la prédation des ours.
Le CEA qui comprend la difficulté du pastoralisme à faire évoluer ses pratiques, partage cependant le point de vue de la coordination Cap Ours : « Chaque été environ 25000 brebis meurent dans les Pyrénées de chutes, maladies, foudre, prédations (chiens errants notamment). La part de l’ours représente environ 500 bêtes par an, soit 2% des pertes globales, mais c’est la seule cause de mortalité que l’on compte et dont on parle.
- Voir au site cap Ours « Les mesures d’accompagnement »
- La Pastorale pyrénéenne est une association d’éleveurs au service des éleveurs, bergers/bergères et apiculteurs sur les Pyrénées. Spécialistes des moyens de protection des troupeaux, elle œuvre depuis 1997 pour aider les professionnels de l’élevage et du pastoralisme à se prémunir contre la prédation

