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Déchets

Le premier sommet de la Terre a eu lieu à Stockholm en 1972. Une règle a été donnée au départ à tous les conférenciers : « ne pas toucher à l’économie mondiale ». Le problème de l’accumulation des déchets découle de cette orientation : l’économie est prioritaire sur l’environnement.
D’après l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) : Industrie, BTP, ordures ménagères… Au total, la France a généré environ 309 millions de tonnes de déchets en 2022, soit 4,6 tonnes par personne. Si le recyclage et la valorisation énergétique permettent de limiter l’impact écologique des déchets, le levier le plus puissant reste la réduction de leur production à la source.

Traitements des déchets ménagers

Tant que les humains n’ont utilisé pour leurs activités que des objets en terre cuite, en osier, en bois, ou en métal, l’enfouissement domestique dans la terre a pourvu au problème. Cela parait une banalité de le dire mais çà a le mérite de montrer les principaux responsables de la nécessité actuelle de traiter les déchets ménagers : le plastique des emballages, la consommation à outrance et l’absence d’effort de la part des entreprises commerciales. Au début on a mis tout dans les rivières puis on a fait des décharges qui brûlaient en permanence et grouillaient de rats. En 50-60 ans, nous en sommes arrivés à un système sophistiqué qui s’est imposé, non sans certains inconvénients pour les usagers et non sans conséquences sur l’environnement.

Rapport public, septembre 2022, Cour des Comptes

« Les déchets ménagers et assimilés (DMA) sont produits à hauteur de 80 % par les ménages et de 20 % par les petites entreprises et les commerces, puis collectés en porte à porte ou en point d’apport volontaire (PAV) et en déchèteries. »

Etat des lieux (source INSEE)

En 2021, 41 millions de tonnes de déchets ménagers sont collectées en France (France métropolitaine et La Réunion) par le service public de gestion des déchets, soit 615 kg par habitant.e. Les quantités collectées par habitant ont augmenté de 4 % en dix ans. Les quantités triées par les ménages sont en hausse de 21 % alors que celles qui ne sont pas triées, dites « ordures ménagères résiduelles », baissent de 14 %. Plus souvent triés, les déchets sont davantage destinés au réemploi ou au recyclage ainsi qu’au compostage ou à la méthanisation. Dans les zones touristiques, particulièrement le long du littoral, les quantités de déchets ménagers collectées par habitant sont plus élevées qu’ailleurs. A contrario, elles sont moindres, et les déchets davantage triés, dans les intercommunalités ayant mis en place une tarification incitative. Les quantités collectées augmentent avec le niveau de vie des populations les plus aisées et avec la densité de l’offre commerciale.

La tarification incitative

Nous en sommes là, elle se met en place un peu partout. Son objectif d’incitation à diminuer les déchets ménagers, lequel emporte les suffrages des gestionnaires publics, parait louable, mais il n’est pas certain qu’elle soit bien adaptée.e à tous les budgets, ni à toutes les situations géographiques (conçue plus pour les milieux urbains que pour la campagne ?). On peut aussi ne pas apprécier son aspect de « flicage supplémentaire»…

Selon l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), la tarification incitative représente une solution à envisager dans le cadre d’une gestion moderne des déchets car :
1) Elle sensibilise les producteurs de déchets (habitants, administrations et PME-PMI) à la réduction globale des déchets dans leur ensemble (en particulier par le développement du compostage)
2) Elle contribue à une amélioration des performances de collecte sélective et de valorisation matière
3) Elle peut contribuer à une maîtrise des coûts par l’amélioration et l’optimisation de la Collecte.

Témoignage de Mireille B, représentant le CEA à la Commission de suivi du site d’enfouissement de Berbiac à Manses :
« La gestion actuelle de la mise en place du tri à partir de la taxe incitative semble brinquebalante. Il suffit de regarder les dépôts sauvages autour des lieux de dépôt.
Les contenus des sacs sont inadaptés au volume du récepteur/bascule. Les sacs jaunes sont à vider…. en plusieurs fois s’il le faut mais la population est loin d’avoir « envie » de le faire. C’est comme toujours les personnels, en première ligne, qui assument la propreté des lieux… jusqu’à quand vont-ils le supporter ?
Je n’excuse aucune incivilité, encore faut-il que l’esprit civique soit un modèle à tous les niveaux, de haut en bas…. J’ai tendance à accuser la dématérialisation réalisée à marche forcée. Beaucoup de foyers ne sont pas en mesure de maîtriser ces nouvelles innovations technologiques ou n’en ont pas envie…. Pour certains, les lieux de collecte se sont éloignés, la mobilité réduite ne peut s’en accommoder.
Pour terminer, les décisions relatives à la protection de l’environnement, prises au plus haut niveau de la France et de l’Europe, n’incitent personne à obéir ! »

Le Centre d’enfouissement de Berbiac à Manses
En 2011, le SMECTOM a installé une unité de valorisation de type cogénération sur son site de Berbiac, permettant la production d’électricité et de chaleur à partir du biogaz issus des déchets enfouis.
Le principe de valorisation énergétique des déchets résiduels par bioréacteur est un procédé permettant d’aller chercher la dernière source de valorisation contenue dans les déchets résiduels. Il consiste à accélérer la dégradation par intensification de l’activité bactérienne des déchets dans des casiers étanches. Ces casiers permettent de confiner les déchets dans des espaces spécialement aménagés, afin de collecter tous les effluents issus de leur dégradation naturelle : les lixiviats et le biogaz. Les effluents liquides (lixiviats) et gazeux (biogaz) sont récupérés pour être valorisés : les eaux de percolation sont réinjectées pour accélérer la méthanisation et le biogaz est aspiré pour produire de l’énergie électrique et thermique.
En 2021, 6.45 GWh d’énergie électrique ont été valorisées, soit la consommation domestique moyenne de 2 690 foyers.
Source : Site du SMECTOM du Plantaurel https://www.smectom.fr/  « Que deviennent mes déchets :  Le devenir des ordures ménagères »
En 2024, le SMECTOM du Plantaurel a traité les déchets d’environ 130 000 ariégeois. Le volume total des déchets enfouis à Manses (collectes porte à porte + bennes du « tout-venant » provenant des déchetteries + les refus venant du centre de tri de Varilhes, soit 35752 T, est en diminution de 5,5 % par rapport à 2023. La fin de l’exploitation du site est prévue pour 2039.
Production d’électricité : En 2024, 7 GWh d’énergie électrique ont été valorisées.
Production de biogaz : en 2024, débit moyen de 451,1 Nm3/h (taux méthane moyen de 45,4%).

Les emballages

Là réside une grande part du problème et la responsabilité des entreprises commerciales. Enfouir, incinérer faute de mieux et même en s’y prenant bien, ne sont que des pis-aller. Quant au recyclage des plastiques, il est insuffisamment développé en France et il a ses limites, tandis que réduire les emballages à la commercialisation serait la solution la plus efficace, continuellement repoussée.

NB : Face au développement de méga-incinérateurs en France, Zero Waste France demande un moratoire pour préserver notre santé et notre environnement.

Les déchets dans la nature

Une courte balade en bord de route suffit pour se rendre compte de l’ampleur des comportements inadmissibles qui consistent à jeter les emballages, encore aujourd’hui, depuis la voiture, ou à laisser sur place les déchets du picnic, ou la canette de boisson sucrée…

Participation du CEA à la journée internationale des déchets 2025

A l’occasion de la journée mondiale du nettoyage de la planète (World Clean Up Day), le Comité Ecologique Ariégeois et A l’eau Castor ont organisé un ramassage de déchets le samedi 20 septembre 2025.
Nous sommes bien conscients que ni le dérèglement climatique ni l’extinction de masse en cours seront directement impactés par cette initiative, mais une telle action sert toujours à attirer l’attention sur le sujet et à sensibiliser autour de nous…
Actuellement, un groupe est constitué sur le secteur de Lieurac/Carla de Roquefort/Les Gorges de Péreille. 
Cliquez ici pour nous contacter à ce sujet

Gorges de Péreille

Feux de déchets à Saint Girons en 2023

Outre l’illégalité de ces brûlages, il en va de la santé des jeunes (proximité du lycée), des personnes âgées et des humains en
général.

Feu de déchets à St Girons (2023)

Dépôts sauvages

Depuis la disparition des poubelles accessibles (badges), il est constaté l’augmentation des dépôts sauvages.

Que faire ? Les photographier et les signaler au PNR, au maire, à l’OFB ou au réseau Sentinelles de la nature.

Un début de dépôt en pleine nature, qu’il s’agisse de céder à la facilité pour un particulier, ou encore d’échapper au coùt d’un déchargement en déchèterie pour un professionnel, ne fait le plus souvent que croître.

Déchets ménagers ds la nature_Lieurac_juillet 2025

Les déchets industriels

L’Ariège est touchée de plein fouet d’une part par les résidus miniers issus des anciennes exploitations de Sentein et de Salau qui contribuent à altérer la qualité des rivières du Couserans (voir la page « Mines« ) et d’autre part, en raison de l’actuel enfouissement des déchets de démolition (groupes du BTP) dans la nappe alluviale de la basse Ariège au niveau de Saverdun-Montaut (voir  la page « carrière« ).

Enfouissement des déchets du BTP

Les sites de gravières jouissent d’une réglementation leur permettant de servir de dépôt de déchets du BTP dit « inertes » et d’enfouir ceux-ci dans la nappe en remplacement du gravier extrait. Mais le béton qui séjourne dans l’eau n’est plus un déchet inerte : il dégage au terme de réactions chimiques, de l’aluminium. Les analyses réalisées par les associations ont d’ailleurs mis en évidence l’augmentation de ce métal dans des points d’eau proches.

Déchets amiantés

Leur élimination devra pouvoir être démontrée par la production d’un BSDA (Bordereau de Suivi des Déchets Amiantés), qui est un document officiel certifiant que votre déchet d’amiante a été traité dans le respect de la réglementation en vigueur.
Il existe un centre de dépôts spécialisé à Varilhes.

Photo 2020 dépôt sauvage de déchets amiantés à Ignaux (débris fibrociment-Eternit)