Accueil > Soutiens divers > "C’est pas beau la démocratie ?" Un billet d’humeur d’un ami du Chabot
dimanche 31 mai 2020
"C’est pas beau la démocratie ?" Un billet d’humeur d’un ami du Chabot
Lu dans la lettre du Chabot, association environnementale amie, et relaté ici avec l’accord de son auteur :
C’est pas beau la démocratie ?
En France il n’y a pas un pays, mais deux pays : le pays légal et le pays réel. Le pays légal c’est tous  ceux  qui  représentent  le  pouvoir.  Le  Pays  réel  ce  sont  les  autres :  le  peuple,  les associations, les environnementalistes, les empêcheurs de tourner en rond.  
Le  Chabot (et le CEA - Ndl’E [1]) rencontre le pays légal dans les organismes gouvernementaux, les services de l’État, etc... Non ! Non ! Faut pas se plaindre ! Notre présence est tolérée dans les organismes du pays légal.  C’est  pas  beau  la  démocratie ?  
Nous  avons  notre  strapontin,  au  CODERST, au Parlement de l’eau, au Conseil économique, social et environnemental, etc... tu ne voudrais pas un petit coussin sous tes grosses fesses en plus ? C’est pas beau la démocratie ? 
Tu as le droit de parler à des sourds dans les réunions. 20 minutes de parole mais pas un mot dans les comptes-rendus.  Faut  pas  exagérer,  vous  ne  voulez  pas  qu’on  vous  lise  en  plus ! 
Les autorités  tolèrent  la  pollution  de  notre  présence.  Dépolluer  les  compte  rendus,  en  te réduisant au silence, ça n’est que justice, non ? C’est pas beau la démocratie ?  
Ils ne retiennent rien de tes propositions. Normal ! y a-t-il quelque chose à retenir des associations environnementales ? C’est pas beau la démocratie ? 
Si nécessaire on vote démocratiquement. Une voix pour toi, 60 contre. C’est pas beau la démocratie participative ? 
Tu sollicites une place de vice- Président au parlement de l’eau ? Tu recueilles l’Unanimité pour.... te faire voir ailleurs. On filtre, on verrouille, on exclut, on te réduit au silence dé..mo...cra...ti..que..ment.  
C’est dur de se faire entendre par des sourds et lire par des aveugles. Faut-il déserter les tranchées, les organismes ? C’est une tentation légitime. Abandonner les positions serait leur faire un énorme cadeau, un plaisir inespéré, leur ôter le petit caillou dans leur godillot. Lentement nos paroles se répandent dans le public et c’est ce public qui nous imposera dans les réunions, qui débouchera les sourdes oreilles et rendra la vision aux aveugles. Alors en avant et à demain, mes ami(e)s !
Combien nous sommes, au CEA, en sympathie avec la vision de notre ami Bernard. Nous avons la même impression que tous ces gens du "pays légal" pour employer son expression, ont la même consigne : "on laisse dire et on fait ce qu’on veut après". Voilà comment on a détourné le terme de démocratie participative. Et n’est-ce pas pareil pour les citoyens dans les instances communales, départementales, consulaires, etc ?
 
Et ne parlons pas des "Enquêtes Publiques". Que ce soit pour la chasse ou l’immersion des déchets dans la nappe phréatique des gravières, l’avis hyper majoritaire des citoyens est balayé par la préfecture. L’EP n’est là que pour éviter de voir l’autorisation supprimée par le tribunal administratif...la décision est prise bien avant l’EP. 
Et depuis l’instauration du confinement, les décisions autoritaires, arbitraires et unilatérales du pouvoir se déchaînent : 5G, épandages agricoles, piégeages permis, milliards à profusion pour les grandes entreprises sans contreparties environnementales, et on n’a certainement pas tout vu...
Il faut que vous en soyez conscients, citoyens, si vous voulez que les principes de respect de l’environnement soit appliqués ou pris en compte par les "gestionnaires de notre vie publique", il faut renforcer les porte-voix que nous sommes, associations, fédérations de protection de l’environnement et de la biodiversité, partis écologiques...
Voir en ligne : La lettre du Chabot
[1] Note de l’Editeur

