Accueil > Actions > Energie > Le nucléaire > Voitures électriques : petites, elles peuvent être écolos, déclare l’ADEME
dimanche 26 février 2023
Voitures électriques : petites, elles peuvent être écolos, déclare l’ADEME
Qu’en pensez-vous ? Un article de REPORTERRE
Promue sans la moindre réserve par les industriels et les politiques, l’auto électrique serait le véhicule « propre ». Or, comme le montre Reporterre dans une grande enquête, de la production des batteries à leur durée de vie, en passant par le renouvellement du parc, le poids des véhicules et leur usage, le caractère écolo de l’auto électrique n’a absolument rien d’évident. Sauf si ....
MàJ du 8 mars 2023 - Dans un avis rendu public le 13 octobre 2022, l’Agence de la transition écologique (Ademe) confirme que la voiture électrique est globalement plus écologique qu’une voiture thermique sur l’ensemble de son cycle de vie, à condition de rester d’une taille modeste.
..............................................................................................................................
Batteries énergivores
L’électrification du parc automobile entraîne en effet une hausse de l’empreinte carbone des phases d’extraction et de production de véhicules : deux à trois fois plus importante qu’une voiture thermique avant même d’avoir commencé à rouler. La voiture électrique pose également des problèmes équivalents à ceux de la voiture thermique : pollution par les particules fines issues de l’usure des pneus, nuisance sonore au-delà de 50 km/h. Mais surtout la voiture individuelle, électrique ou non, demeure une solution peu performante, car elle propose de déplacer 100 à 150 kg de charge utile (passager et marchandises) dans une machine qui en pèse cinq à dix fois plus.
..............................................................................................................................
L’Agence rappelle que la voiture électrique ne pourra pas couvrir l’ensemble des usages routiers, notamment pour les véhicules les plus lourds, pour lesquels des batteries énormes, coûteuses et énergivores seraient nécessaires. Elle relève également que les voitures hybrides rechargeables, très en vogue, ne peuvent être envisagées que comme solution transitoire et avec une maximisation de l’utilisation de la batterie électrique sur les courtes distances.
..............................................................................................................................
MàJ Novembre 2021 Article du Canard Enchaîné
IL S’EN VEND de plus en plus, et demain, promis, on ne verra plus qu’elles sur les routes : les voitures électro-nucléaires, dites « voiture électriques ». On ne cesse de nous le rabâcher, la voiture électrique est très écolo et très bonne pour la planète. Toutes ces vertueuses centrales nucléaires dont elle aura besoin ! Ces milliers de bornes à installer sur les routes pour qu’elle puisse recharger sa batterie !
Sa batterie, justement. Re gardons-la de près. Très lourde, très coûteuse, bourrée de métaux très rares. Voyez celle de la Tesla Model S. Elle pèse pas moins de 544 kg soit le quart du poids total de la voiture). De quoi lui permettre - quel exploit ! - une autonomie d’un peu plus de 500 km.
  Dans  la  batterie,  on  trouve 16 kg de nickel. Ce qui affole les  industriels.  Le  nickel  est plutôt  rare,  sur  cette  terre. « Le goulet d’étranglement de la  transition  énergétique  se fera sur le nickel », vient d’affirmer  le  patron français  de Tesla  (« Les  Echos »,  6/10). 
Dans dix ans, il en faudra dix dois  plus  qu’aujourd’hui.  Et ce ne sera qu’un début...
   En  prime,  extraire  du nickel,  c’est  une  vraie  galère. Non  seulement  il  faut  aller le  chercher  dans  des  pays exotiques,  l’Indonésie,  surtout,  ou  la  Nouvelle-Calédonie (tiens, tiens ! ),  mais  on  ne  le  trouve  jamais  à  l’état  pur.  Dans  les minerais, il n’existe qu’en très  faible  proportion...  Il suffît  qu’ils  en  contiennent plus de 1,3 % pour qu’on les exploite.  Creuser,  extraire, broyer,  cribler,  hydrocycloner, etc.  Résultat :  de  colossales montagnes  de  résidus.  La plupart  du  temps,  on  les  déverse  dans  la mer.  Tant  pis pour la biodiversité et les coraux.  La  mobilité  verte  n’a pas de prix.
   Il  y  a  aussi  du  lithium.  Il en  faut  15  kg.  On  en  trouve sur  les  hauts  plateaux  des Andes,  à  plus  de  3  000  mètres  d’altitude.  Il  faut  pomper sous  les  salars  (lacs  de  sel asséchés)  la  saumure  riche en  lithium,  ce  qui  fait  migrer l’eau  douce  vers  les  profondeurs. « Une catastrophe écologique »,  disent  les  autochtones,  qui  souffrent  déjà  du manque  d’eau  (Reporterre, 2/9).
   Il y a aussi 10 kg de cobalt. On  va  le  chercher  surtout  au Congo. Son cas inquiète particulièrement  les  constructeurs  automobiles  soucieux de  leur  image  d’amis  du genre  humain.  Le  cobalt  est en  effet  « associé  au  travail d’enfants  qui  creusent  à mains  nues  dans  des  mines artisanales  pour  à  peine 2  dollars  par  jour »  (« Les Echos »,  23/9).  C’est  embêtant.  Faudrait  faire  quelque chose.  Mais  il  y  a  plus  urgent.  Il  faut rattraper  la Chine. Elle est déjà le champion  mondial  de  la  batterie électrique.  L’Europe  va  lancer l’« Airbus des batteries », « un  enjeu  de  souveraineté européenne », a dit Macron.
Ah,  un  détail :  comme  la batterie  électrique  est  affreusement  lourde,  tout  le  reste doit  être  léger.  La  carrosserie de  la  Tesla  est  donc en aluminium.  dont l’extraction produit des boues rouges très toxiques  et  est  très  gourmande  en  énergie.  On nous promet  donc  pour  demain matin  un  « aluminium  vert ». 
Les  pauvres  amish  doivent en rester babas. 
Jean-Luc Porquet (Canard Enchaîné)

