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dimanche 26 février 2023
Malveillance au Carla Bayle : lettre ouverte à C. Téqui et aux élus locaux
Suite à un acte malveillant grave signé "ruralité", voir notre article
une victime collatérale de cette malveillance écrit une lettre ouverte aux élus locaux qui ont soutenu les prévenus et la manifestation de soutien à Foix le 18 octobre. Soutien qui méprisait, du coup, les victimes du coup de force du 5 mai 2018 à la Bastide de Sérou.
Lettre ouverte à Mme Téqui présidente du conseil départemental, Mr Kamel Chibli, vice-président régional, Mr Panifous, député de la Basse Ariège et tous les élus qui ont affiché leur soutien aux prévenus lors du procès du 18 octobre 2022.
Le 5 mai 2018, un groupe de jeunes gens armés de bâtons nous a poursuivis, un ami et moi-même, à la sortie de la réunion écologiste à la Bastide de Sérou, que des organisations agricoles et cynégétiques comptaient empêcher avec une "contre-manifestation". Sous les cris "Ils sortent de la salle, il ne faut pas les laisser s’échapper", nous avons tout juste eu le temps de nous réfugier dans la camionnette, avant que les coups pleuvent sur le véhicule, y compris sur le pare-brise derrière lequel j’étais assise. L’examen médical a révélé chez moi une symptomatologie post-traumatique avec deux jours d’ITT et d’un jour chez mon ami.
Nous avons porté plainte et les agresseurs ont été condamnés. Hormis le remboursement des dommages causés au véhicule, nous n’avons demandé qu’un dédommagement symbolique d’un euro. Ayant vu et entendu les discours agressifs des responsables de ces organisations, senti l’ambiance effrayante tout au long de cette journée-là, j’estimais que c’était bien eux, les vrais responsables de ce qui m’était arrivé.
Et effectivement, les associations pour la protection de la nature ont porté plainte. Je voulais venir à ce procès que j’avais souhaité, mais je redoutais des violences. Et j’ai été très étonnée de voir comment des élus se sont empressés ce jour-là pour faire des courbettes aux accusés, donc à des personnes qui pensent être en droit de refuser l’exercice de droits constitutionnels aux gens qui ne sont pas de leur avis - et qui ne s’en cachent même pas. J’aurais espéré à minima des mots apaisants et une réserve à la hauteur de la fonction.
J’étais satisfaite du jugement rendu le 29 novembre car j’espérais que ce rappel des fondements de notre constitution permettrait de retrouver les bonnes mœurs et un climat plus serein.
Mais la nuit dernière, j’ai trouvé plusieurs tonnes de fumier sur mon chemin d’accès agrémentées d’une tête de sanglier avec une banderole « Tu veux la merde, tu va en avoir offert par la ruralité ». Malgré la faute d’orthographe, il semble évident qu’il s’agit d’une menace.
Qu’est-ce qui vient donc après ? Est-ce que je suis en sécurité chez moi ?
Qui voudra encore se venger parce quil se sent pousser des ailes, sous les encouragements de certains élus locaux !?
Il faut soutenir le monde rural, il joue un rôle important en Ariège, mais c’est tout à fait possible sans pour autant encourager à des excès antdémocratiques.
Vous, les élus, vous avez maintenant le devoir d’œuvrer de toutes vos forces pour calmer les espritset faire revenir un peu de sérénité en Ariège.