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vendredi 19 juin 2020
Rapport d’activité de Berbiac (Manses) : site d’enfouissement des ordures ménagères
SUITE DU RAPPORT D’ACTIVITÉ DE BERBIAC (COMMUNE DE MANSES)
site d’enfouissement des ordures ménagères d’une grosse partie de l’Ariège.
CR de notre représentante du CEA, Mireille Boulard.
Une bonne nouvelle : la diminution de 7 % du tonnage reçu en 2019, soit 43 314T. Le SMECTOM a obtenu l’autorisation de gérer sur quatre années la baisse du stockage pour arriver à 36 650T en 2022. En attendant, nous sommes passés de 366Kg/ha en 2018 à 351Kg/ha en 2019.
Dans l’ensemble, tout est sous contrôle et le seul accident signalé, est un départ d’incendie, de jour, vite maîtrisé par le personnel de surveillance.
Les variations, sur les quantités d’eau de ruissellement, des lixiviats, des odeurs, sont liées aux conditions météorologiques. Pour le bruit excessif provoqué par la noria des camions, un décalage horaire est prévu pour s’adapter aux souhaits des riverains.
Dans les eaux de la rivière Bessous, la présence de manganèse interpelle. Bien que le taux de concentration soit inférieur au seuil admis par la norme , l’origine du phénomène fait l’objet d’explications possibles. Des tests sur les prélèvements [1] sont opérés régulièrement sur trois secteurs du site : en amont, à la ferme de Berbiac (dans un ruisseau qui rejoint la rivière) et en aval. La première hypothèse sur la présence de ce métal lourd pourrait s’expliquer à partir de l’évolution du contenu des ordures stockées. Sur l’ensemble des premiers enfouissements, la nature aurait absorbé dans le temps, le plus facile à décomposer. Pour le reste , c’est à dire les métaux lourds, elle l’éliminerait par ruissellement profond, impactant ainsi le lit du cours d’eau. Pour admettre ce scénario il faut connaître la durée d’étanchéité garantie des bâches, ce qui n’a pas été précisé. Une autre explication avancée serait liée à l’activité agricole entre le ferme de Berbiac et l’aval, donc un éventuel soupçon sur l’utilisation de produits phytosanitaires douteux. La recherche d’une explication officielle continue. Il serait intéressant d’avoir d’autres tests, avant l’amont et après l’aval pour mieux situer l’apparition de la concentration de ce métal lourd dans le cours d’eau. Une recherche documentée sur le manganèse précise que ce métal se trouve présent dans les piles couramment utilisées.
Les lixiviats [2]contiennent de plus en plus de métaux lourds.
La STEP de Laroque-D’Olmes qui a la charge de les dépolluer a fait l’objet d’un commentaire. Dès sa conception, la rentabilité de son exploitation était basée sur le traitement des produits toxiques provenant de l’industrie du textile qui n’existe pratiquement plus aujourd’hui. Grâce aux lixiviats contenant des métaux lourds, le rendement économique de l’usine reprend de la couleur.
En fin de réunion, l’après BERBIAC, en 2039, a fait l’objet d’un débat. Certes, des extensions sont toujours à l’étude. Cependant, l’espoir d’une évolution positive du tri sélectif, de la lutte contre le gaspillage, de l’évolution de l’économie circulaire, sont des éléments inconnus qui ne permettent pas une anticipation quelconque dans le temps. Au niveau Régional, l’incinération a la préférence et c’est l’organe officiel de décision.
Pour le CEA
Mireille BOULARD
[1] Les prélèvements s’effectuent soit sur l’eau si le débit le permet, soit sur le sol du lit de la rivière/ruisseau.
[2] Lors de leur stockage et sous l’action conjuguée de l’eau de pluie et de la fermentation naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée « lixiviats ».