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mercredi 8 mars 2023
Quelle hypocrisie d’instaurer "la journée des femmes" !
Plus de la moitié de l’humanité réduite à 1/365e des préoccupations sociétales ?
Mais quelle hypocrisie, cette journée internationale des femmes. Même pour aider les femmes dans les pays où elles sont le plus "empatriarcalisées", cette journée est une moquerie de plus pour reconnaître leur place dans la société. Est-elle établie pour que les hommes aient bonne conscience ? Oui, sûrement. Mais posons-nous ensemble les vraies questions et apportons-y ensemble les bonnes réponses et ceci 365,25 jours par an !
Ce texte est un témoignage personnel.
8 mars : "Journée internationale des femmes" par l’ONU. Qui ne s’est pas écrié ce jour-là : "Quelle hypocrisie" ! Rassurez-vous, tout va bien dans le meilleur des mondes masculin, puisqu’il y a la journée de la femme ! Ajoutons-y la fête des mères et celle des grands-mères, allez la st Valentin aussi... elles sont gâtées les femmes !
Les hommes n’ont même pas un jour à eux et on sait tou.te.s que la fête des pères est marginalisée et celle des grands-pères, est-ce qu’il y en a une seulement ?
Mais rassurez-vous, ceux-ci ne revendiquent pas de journée de l’homme, du père, du grand-père... puisque tous les jours leur appartiennent. Tous les jours sont cadrés, organisés, finalisés par l’homme, pour l’homme... et sa femme et ses enfants, bien sûr, qui lui appartiennent.
Pas partout, pas tout le monde, d’accord. Mais ces familles dans lesquelles chacun du couple se sent coresponsable, codécisionnaire, respectueux de la place de l’autre, est-elle majoritaire, même dans les pays se disant évolués ?
Alors plutôt qu’une journée de la femme, décrétons tous les jours "jour du couple" ! Ce sera plus juste et plus motivant pour chacun, dans ce travail incessant de se connaître soi-même pour pouvoir vraiment connaître l’autre.
Car la psychologie nous enseigne que nous avons, tous, les deux natures en nous : féminine et masculine. Si nous comprenons ces deux natures en nous-même, combien plus aisé sera de respecter et d’aimer nos conjoints, nos compagnes et compagnons de vie ?
Tous les jours, nous découvrons différents aspects de nous-même. Quelle richesse de pouvoir le partager avec l’autre qui s’enrichira d’autant, contribuant à son tour d’enrichir son conjoint avec ses propres découvertes…
Découlant de cette nouvelle conscience d’un père et d’une mère épanouis, les enfants bénéficieront de ce débordement d’amour, de sagesse et de bienveillance, grandiront dans cette fluidité et cette richesse psychique manifestée, devenant à leur tour des parents conscients, riches et épanouis...
Mais où sont les éducateurs et les "influenceurs" (mot à la mode) capables d’instiller cette lumière, cet art de vivre ensemble ?
Car ne nous y trompons pas, un jour de ceci, un jour de cela c’est dérisoire à côté du chantier colossal qui attend chaque être humain pour rétablir la société harmonieuse que nous souhaitons tous. Oui tous ! Sauf bien sûr les malades psychiques et les détraqués. Mais nous tous souhaitons cette société heureuse, sans peurs et sans violence.
Il ne suffit pas de l’attendre des autres paresseusement et peureusement. Ce chantier commence à l’intérieur de nous-même : nos deux natures et nos deux pôles. Pour nos deux natures, on y revienda peut-être un autre jour. Pour nos deux pôles afin de retrouver le thème de cet article, le travail commence d’abord par une introspection et ça ne va pas de soi tant on est habitué à la dispersion et à la fuite de soi-même. Il faut vraiment le décider.
Dans cette introspection, trouvons la part masculine et la part féminine de nos êtres. Pas facile quand la femme est habituée à juste être dans la féminité et la réceptivité et l’homme dans la dureté, la virilité et l’émissivité.
Pourtant chaque homme a en lui une part de douceur, de souplesse, de poésie et de beauté subtile ; chaque femme possède aux tréfonds d’elle-même, des qualités de rectitude, de force et de volonté énergique. Comment jouer avec ces deux pôles ? Comment les harmoniser ?
C’est là que la place du couple est primordiale. L’un est le reflet de l’autre. L’homme voit dans sa compagne une part de lui-même et la femme dans l’homme un reflet de sa nature profonde. Et c’est là que ça se corse car on n’aime pas voir dans l’autre sa part cachée et vulnérable. Et vous aurez beau changer de partenaire, ce que vous n’aimez pas dans l’autre est la part que vous refusez de vous-même.
Voilà le nœud et la finalité d’un couple humain car là est le salut si, posément, avec amour et patience, chacun s’expose à l’autre pour redécouvrir son double enfoui et méprisé.
Quelle splendeur de mettre ces deux pôles de qualités au service de la vie. Quelle richesse et quelle énergie cela donne ! Les enfants en bénéficient, de même que les amis, les parents, les connaissances, les autres cercles sociaux... Et si de plus en plus de monde fait ce travail, imaginez les résultats...
Alors finie la journée de la femme, dérisoire... c’est quotidiennement que la femme sera à l’honneur, en tandem avec son autre pôle, l’homme qui verra sa puissance et sa force augmenter, tandis que la femme rayonnera d’une beauté irradiant de l’intérieur, sûre d’elle-même et de sa féminité.
Ce point de vue est exprimé à titre individuel par Serge Salanove et n’implique aucunement le CEA en tant qu’association.
Voir aussi cette page de REPORTERRE sur cette journée du 8 mars