Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

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samedi 23 mars 2024

A l’abri des activités humaines - le film sur la forêt pyrénéenne qu’il faut aller voir...

L’article/blog de la défense de la forêt, en relation avec le site des Vieilles forêts : https://www.vieillesforets.com/fevrier-2024-la-face-cachee-des-forets-francaises/

MàJ du 23 mars 2024 - « Le cycle long des forêts est bien loin du rythme effréné de la société des hommes, de ses besoins, de ses urgences. » nous rappelle le résumé du film.

Pour son second long métrage, Gwarr Greff est parti avec Axelle Picco, à la rencontre de passionnés de la forêt, qui avec leur regard de conservateur d’un espace préservé, de chercheur, de botaniste, de garde forestier, de philosophe ou de simple habitant, participent chacun à leur manière à la préservation de la forêt.

Au-delà du paysage, c’est un écosystème qu’ils et elles s’attachent à défendre, avec tous une forme de légitimité. Ils nous font découvrir cet environnement sauvage dans différents lieux majestueux de la montagne des Pyrénées et à différentes époques.

Le cycle long des forêts est bien loin du rythme effréné de la société des hommes, de ses besoins, de ses urgences.
Infos et programmation cinéma : www.toxic-planet.net

Voir la bande annonce :
Vidéo


MàJ du 24 février 2024
En Ariège, le Groupement de développement forestier Sylvestre 09 a souhaité s’interroger sur ce rôle assigné à la forêt.
La structure rassemble depuis 30 ans des passionnés de forêt – dont notamment des propriétaires et des gestionnaires pratiquant une sylviculture durable -, et veut faire connaître auprès du grand public les différents aspects de cet univers.

La démarche scientifique à l’oeuvre est solide, puisqu’elle s’appuie sur des données issues de mesures et d’observations menées depuis 2012 sur un réseau de parcelles de référence  : « ce sont des propriétaires ou des communes volontaires, qui acceptent qu’on y enregistre la croissance des arbres, qu’on y recense les espèces, et tout un ensemble d’éléments liés à la biodiversité », note François Calvet, membre du Groupement.
Un article de La Gazette Ariégeoise à lire ici :https://gazette-ariegeoise.fr/comment-aider-la-foret-ariegeoise-a-stocker-plus-de-carbone/


MàJ du 19 février 2024

Emmanuel Macron a annoncé la plantation d’un milliard d’arbres en dix ans, pour lutter contre le changement climatique et les feux de forêt. Mais la plupart du temps, on ne plante pas une nouvelle forêt, on reboise des sites auparavant ravagés par des coupes rases ! Ce système incite les propriétaires à recourir aux coupes pour bénéficier des subventions publiques au moment de la replantation.

Les plantations du milliard d’arbres… qui meurent massivement

Quand une forêt naturelle a été rasée pour être replantée, parfois… les arbres ne poussent pas ! Nous avons découvert une parcelle gérée par l’ONF où, depuis trois ans, des pins sont replantés chaque année et meurent les uns après les autres. Cela fait beaucoup d’arbres comptabilisés dans le milliard d’arbres, mais pas une forêt pour autant.

Notre forêt va mal : les arbres se mettent à émettre du CO2

On vous a toujours dit que les arbres absorbent du CO2, du gaz à effet de serre, pour relâcher de l’oxygène dans l’air pendant la journée. Eh bien des chercheurs près de Montpellier ont découvert qu’en cas de grande sécheresse, ce phénomène peut s’inverser : les arbres se mettent à émettre plus de CO2 qu’ils n’en capturent. Les forêts se mettent alors à participer au réchauffement climatique, au lieu de l’atténuer.

Toutes ces informations et bien d’autres seront évoquées lors d’une émission TV sur France 5 - Lundi 26 février à 21.05.
En attendant voici le texte de présentation de l’émission

La face cachée des forêts françaises

Lundi 26 février à 21.05 sur France 5 et sur france.tv n’importe quand à partir de cette date


MàJ du 4 mai 2023 -

Le ministère de l’Agriculture veut autoriser des travaux interdits dans les forêts de protections et faciliter leur déclassement

Après avoir réussi à imposer l’autorisation de la pêche au chalut industriel dans les zones de protection marine de l’Union européenne, après avoir tout récemment remis en cause un avis de l’ANSES conduisant à l’interdiction d’un pesticide dangereux, le ministre de l’Agriculture, visiblement sous forte influence des lobbies industriels, s’attaque à présent aux forêts de protection françaises.
Un projet de décret prévoit en effet de donner au ministre de l’Agriculture la possibilité de déclassement des forêts de protection en lieu et place du Conseil d’État et assouplit considérablement les règles qui les gouvernent.

Nous invitons chacune et chacun à participer à cette consultation jusqu’au 5 mai.
https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-de-decret-relatif-la-modification-de-classement-et-au-regime-special-0

Ces forêts sont celles qui bénéficient du statut protégé le plus ancien dans notre pays. À la fin du XIXe siècle, alors que l’exploitation du bois pour l’énergie avait considérablement réduit les surfaces forestières, la prise de conscience de l’impact de la déforestation sur la ressource en eau et sur l’érosion avait conduit à adopter de premières mesures pour empêcher que l’exploitation des forêts ne nuise à la population. En 1922, une loi instituait les “forêts de protection”, dont le statut visait à protéger d’abord les sols contre l’érosion, les avalanches et l’envahissement des eaux. Les objectifs de cette protection ont progressivement été étendus jusqu’à inclure la protection des écosystèmes en 1976.

Les forêts de protection ne concernent qu’un petit pourcent de la surface forestière métropolitaine (environ 150 000 hectares) mais le statut dont elles bénéficient est primordial : ces forêts sont indispensables aux équilibres écosystémiques, protègent la population de conséquences d’événements climatiques (comme les glissements de terrains en montagne), de l’érosion ou de la submersion (c’est le cas des forêts littorales), mais aussi la santé et la qualité de vie des zones urbanisées (la plus grande forêt de protection française est celle de Fontainebleau) ainsi que des écosystèmes très sensibles et la qualité de l’eau (les forêts alluviales).

Une première fois, en 2018, le gouvernement a tenté de s’y attaquer pour autoriser la création de carrières, mais a dû renoncer face à la levée de boucliers des associations (sauf pour l’exploitation du gypse désormais autorisée).

S’il était adopté, le projet de décret du ministre Fesneau conduirait à un assouplissement important des règles en permettant la réalisation d’infrastructures d’intérêt public (notion qui a tendance à s’élargir ces dernières années jusqu’à se confondre avec des intérêts économiques et financiers) et en élargissant les travaux autorisés, sans être très clair sur lesdits travaux concernés. Il autorise notamment l’extension de bâtiments existants, l’implantation et l’entretien de réseaux enterrés, les aménagements nécessaires à l’exercice des activités agricoles ou encore les travaux sur emprise temporaire nécessaires à la réalisation d’un projet d’utilité publique.

Une consultation est ouverte jusqu’au 5 mai prochain, sur ce projet de décret prévoyant de modifier le régime applicable aux forêts de protection.

Nous invitons chacune et chacun à participer à cette consultation.
https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-de-decret-relatif-la-modification-de-classement-et-au-regime-special-0

Bien sûr à chacune des 4 questions (que le ministère minimise à dessein) il faut répondre NON.

Merci de participer pour les forêts ! Et si vous êtes en panne d’arguments, vous pouvez vous inspirer avec le forum au bas de cette page


MàJ du 20 août 2022 : L’entreprise Florian (Italien) abandonne son projet d’installation à Lannemezan. Le volume de bois visé était de 250.000 m3 de bois par an. Et ceci dans toutes les Pyrénées et principalement le bois de hêtre était privilégié.
Le CEA avait apporté son appui à la coalition d’assos contre ce projet porté notamment par le maire de Lannemezan, le préfet des Hautes Pyrénées et le Préfet de région. Voir ci-dessous au 19 mars 2021. Autrement dit Macron et ce gouvernement étaient derrière pour soutenir cette hécatombe de hêtres. Ils n’ont rien compris à rien sauf de soutenir les pires sangsues de la nature et de notre patrimoine naturel.
Heureusement que les citoyens sont vigilants parce que les partis politiques et les dirigeants au pouvoir ne regardent que les chiffres et les retombées pour leur patrimoine à eux.
France bleu fait de cette "dérobade" un article que vous pouvez lire ici.

Notre ami et néanmoins adhérent du CEA, Philippe Falbets’est vraiment démené pour alerter les populations et s’opposer à la méga scierie. L’ex député Michel Larrive était également monté au créneau à l’assemblée contre ce projet. Voir ci-dessous au 16/12/2020.

Nous devrons être vigilants pour la suite car d’autres projets vont suivre. Espérons-les moins boulimiques car nous nous y opposerons si la biodiversité est menacée et l’exploitation non respectueuse.


En France, les vieilles forêts se font rares. Elles sont pourtant inestimables pour la biodiversité. Deux experts forestiers nous emmènent dans une vieille forêt dans les Pyrénées, près de Lannemezan(65)
MàJ du 21 juillet 2022 - Un article de REPORTERRE
Extraits :
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« On a recensé, au total, 12 000 hectares de vieilles forêts. Cela représente 4 % de la couverture forestière des Pyrénées d’Occitanie et moins de 0,5 % des forêts de plaine, calcule Sophie Maillé. Ces forêts forment un chapelet d’îlots souvent morcelés et manquent de continuité. Leur taille varie d’un à cinquante hectares. Ce ne sont plus que des lambeaux de forêt naturelle mais ces parcelles n’en restent pas moins admirables »

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En 1850, la surface forestière ne couvrait que 12 % du territoire contre 31 % maintenant.

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Encore aujourd’hui, les vieilles forêts ne possèdent pas de statut juridique adéquat pour les protéger pleinement. Ses défenseurs usent de bouts de ficelle. En forêt publique, ils demandent à l’Office national des forêts de créer des réserves biologiques ou de délimiter des îlots de sénescence de quelques hectares au sein desquels on laisse vieillir les arbres.
Dans le cas de la forêt privée, ils poussent le propriétaire à signer une obligation réelle environnementale (ORE) par laquelle il s’engage à protéger la biodiversité. Autre possibilité : le contrat Natura 2000 qui permet au propriétaire de recevoir un dédommagement de la part de l’Union européenne. « On rachète aussi de plus en plus de forêts via des conservatoires d’espaces naturels ou des associations, c’est une dynamique en pleine expansion », s’enthousiasme Nathanel Roussel.

Pour lire tout le reportage, cliquez sur le mot REPORTERRE au début de l’article.


MàJ 17/03/2022 - Nos forêts sont pleines de vie
Un document OFB intéressant à parcourir pour qui s’intéresse aux forêts et à leur "gestion".

Points abordés (tout le document est à lire avec le lien ci-dessus) :

  • Une biodiversité insoupçonnée et fragile
  • Pourquoi se préoccuper de la diversité des espèces en forêt ?
  • Dix caractéristiques clés pour l’accueil d’une diversité d’espèces en forêt : Sélectionnées pour leur pertinence et leur facilité d’observation, elles composent les dix facteurs de l’IBP (notés A à J) que l’on décrit pour réaliser un diagnostic.
  • Comment utiliser l’Indice de Biodiversité Potentielle (IBP) ?
  • De l’IBP aux recommandations pratiques, un fil rouge : diversité et continuité des habitats

06/04/2021 - Une méthode novatrice pour accélérer la mise en place de forêts pérennes et naturelles serait la méthode Miyawaki. Notamment dans les emplacements dégradés comme les friches industrielles, les sols appauvris, etc...

Vidéo

L’article d’Actu-Environnement

MàJ 12/04/2021
Par contre un article de REPORTERRE mentionne les réticences de certains chercheurs pour la méthode Miyawaki.Ici ; extrait :

« Il ne s’agit pas nécessairement de reprendre telle quelle la méthode Miyawaki, mais de l’adapter aux conditions locales, en prenant aussi en compte le changement climatique dans le choix des essences. Par exemple, nous avons écarté le chêne pédonculé [Quercus robur] qui souffre des sécheresses, et planté plutôt des chênes sessile [Quercus petraea] qui ont besoin de moins d’eau », décrit-il.

Deux ans après sa plantation aux abords du bois de Vincennes, il constate ainsi que la plus grande microforêt francilienne plantée à ce jour (700 m²) tient le coup, malgré une « mortalité assez forte la première année » sous l’effet des canicules et des invasions de plantes indésirables, même s’il admet que nous sommes loin d’avoir le « recul nécessaire » pour en prendre la véritable mesure.


MàJ 19 mars 2021 - Le CEA est solidaire des opposants à l’installation de la méga-scierie Florian à Lannemezan et a manifesté sur place contre cette installation.Trois nouveaux RV sont proposés.

Trois rendez-vous...

*Le 20 mars à Valentine (31)

(à 5mn de St-Gaudens) à la Chapelle du Bout du Puy.

Pour s’y rendre : manifestation à vélo avec un départ place Pégot à St-Gaudens à 10h, ou directement sur place à 11h.
Toutes les infos sont ici.

*le 21 mars à 10h à Tilhouse (65)

à l’intersection de la D82 et la rue Pradiole Debat.

Randonnée dans la vieille forêt de Tilhouse avec des ateliers sur : la biologie de l’arbre, les vieilles forêts, le monde secret des champignons, parcours sensoriel et poétique, la sylviculture, contes autour de la forêt, et ambitions alternatives.

Pensez à prévoir des chaussures de marche fermées et montantes si possible, un imperméable, des vêtements chauds, un pique-nique et un gobelet.

*le 21 mars à 9h30 à la forêt du Bager (64)

Rendez-vous est donné dimanche 21 mars à la Borne 12 à 9h30.
La randonnée guidée se déroulera au coeur de la forêt. Le groupe se dirigera vers le col du Cerisier via la piste de randonnée pédestre et VTT. L’association mettra en valeur les diverses essences , les arbres qu’elle viens de référencer il y a quelques jours. Seront aussi mis en valeur les pillows lavas avec leur histoire de plus de 100 milles ans (un projet de carrière les menace), la biodiversité et le rôle des arbres, de l’eau de la faune...

Les inscriptions sont obligatoires par mail à :
accob@sfr.fr ou par téléphone au 06 95 75 30 40.

Amenez un casse-croute, des jumelles, des chaussures de randonnée, un bâton de marche et un sac à dos.

r***

Bonjour les amis de Touche Pas à Ma Forêt - Pyrénées !

Voilà où on en est : nous avons obtenu une suspension du projet Florian. La préfecture et le Comité de massif sont sur le point de lancer une nouvelle étude sur la gestion durable de la forêt pyrénéenne. Cet audit devrait durer plusieurs mois. Nous n’avons aucune garantie sur l’abandon du projet. Les élections régionales et départementales auront lieu en juin.

C’est le moment de batailler !!!

Qu’est-ce qu’on a fait ces derniers mois ? On a bûché comme des oufs, on a restructuré le collectif, on a écrit une charte à l’attention des adhérents, on a rencontré des professionnels du bois, on a organisé un die-in place du capitole à Toulouse, on a fait un nouveau site web et on est sur le point de déposer les statuts d’une association !

Si vous voulez nous rejoindre pour aider, on est toujours organisé en

7 commissions thématiques : organisation des actions, communication, relations avec les élus, infos de la jeunesse, infos des usagers de la nature, ambition alternative, financement. Si vous avez des idées géniales, rejoignez-nous ! Envoyez un mail à touchepasamaforetoc@gmail.com pour participer.

Qu’est-ce qu’on prépare ? Chaque mois, jusqu’en juin, on vous donnera rendez-vous pour participer à des actions. Surprises, surprises...


MàJ 16-12-2020 Le député Michel Larive pose une question écrite à la ministre de la transition écologique. Pas de réponse pour l’instant !

M. Michel Larive attire l’attention de Mme la ministre de la transition écologique sur le projet de scierie industrielle à Lannemezan. Baptisé Florian, du nom de l’industriel italien qui le porte, ce projet disproportionné et extractiviste menace une filière bois déjà en difficulté, dans les Hautes-Pyrénées. Tout d’abord le projet ne présente aucune garantie de création d’emplois durables. La scierie industrielle sera largement automatisée et n’embauchera directement que 25 ouvriers spécialisés et indirectement 80 à 90 ETP d’exploitants forestiers. Le futur exploitant ne s’est pas engagé sur le niveau des salaires ni sur la provenance de la main-d’œuvre qu’il compte embaucher. Par ailleurs, le projet implique des investissements publics très importants, de l’ordre de plusieurs millions d’euros. Mais il s’agit ici de s’attarder plutôt sur les enjeux écologiques de la forêt pyrénéenne, qui sont très importants. Cette forêt a longtemps souffert d’une exploitation excessive de la ressource bois et demeure fragile. Aujourd’hui, les méthodes productivistes brutales n’ont plus leur place dans les forêts. Il est nécessaire de rompre avec la vision exclusivement utilitariste de la forêt qu’entretiennent encore malheureusement un trop grand nombre d’industriels du bois. Cette façon de voir voudrait que l’on ait d’un côté la forêt pour produire avec ses plantations de douglas et autres résineux, ses coupes rases, etc., et de l’autre la forêt préservée, la forêt « loisir ». Le projet Florian tel qu’il est conçu aujourd’hui s’inscrit très clairement dans cette dynamique irrespectueuse des équilibres fragiles qui maintiennent la forêt et sa biodiversité en bonne santé. En effet pour monter en charge, la future usine aura besoin de 50 000 m3 de bois d’œuvre de hêtre par an, du bois de très bonne qualité. Mais seul 9 % environ du volume de l’arbre répond à ces critères de haute qualité. Les 91 % restants seront revendus ailleurs pour d’autres usages à préciser. Il faudra donc fournir Florian à hauteur de minimum de 540 000 m3 de hêtre par an. Plusieurs études ont été réalisées sur le projet, principalement d’après des données statistiques. L’étude fournie par l’ONF établit la projection suivante : au cours des 5 prochaines années il y a environ 180 000 m3 d’arbres à couper dans la région, mais seuls 16 500 m3 répondraient aux critères exigés par Florian. La même étude précise que seul 60 % de ce bois est exploitable tout de suite. Pour le reste du gisement, il sera nécessaire de construire de nouveaux aménagements comme des pistes par exemple. L’étude IGN a contrario se base sur un scénario qui prévoit d’exploiter des hêtres de 110-120 ans. Or c’est un cycle très court car beaucoup de hêtres ont plus de 500 ans. Cette étude indique par ailleurs qu’un tiers des parcelles ciblées ne sont pas exploitables immédiatement. Enfin les critères de qualité employés ne sont pas les mêmes que ceux exigés par Florian. La charte d’engagement signée par tous les partenaires du projet établit que, en forêt domaniale, il faudra fournir 30 000 m3 de bois exploitable. On est encore loin des 50 000 m3 demandés par Florian. C’est pourquoi des réflexions sont en cours afin d’aller chercher du bois plus loin, ce qui soulève la question du transport et des aménagements que cela implique. L’autre hypothèse probable est qu’il faille exercer une pression plus forte sur la forêt, ce qui aurait des conséquences néfastes sur les fragiles équilibres de celle-ci, mais aussi sur l’approvisionnement d’autres consommateurs de bois, comme les petites scieries entre autres. Enfin, il est aussi probable que l’industriel Florian décide de faire fonctionner son usine avec d’autres essences de bois, comme il l’avait d’ailleurs envisagé au départ. Les premières estimations fournies évoquent une pression sur la forêt multipliée par 5, et parlent de 10 000 grumiers par an en plus sur les routes. Le collectif Touche pas ma forêt a mené sa propre expertise contradictoire, non sur la base de données statistiques, mais à partir d’information récoltées sur le terrain. La surface couverte représente environ 60 % de l’échantillon étudié par les autres études. Mais ce collectif estime qu’il va manquer entre 35 et 40 % des volumes de production prévus, pour différentes raisons, analysées parcelle par parcelle dans leur étude. L’existence d’un projet comme celui de Florian n’est pas surprenante, compte tenu des logiques qui président depuis des années notamment à l’ONF et qui s’appuient sur l’idée que la forêt serait actuellement sous-exploitée. Pourtant, la comparaison avec d’autres pays montre que ce postulat est faux. Le collectif soutient par ailleurs que les forêts seraient plus productives si elles étaient portées à maturité, comme tendent à le démontrer notamment les travaux de l’association Prosilva. Mais pour cela il faudrait envisager une sylviculture qui concilie l’ensemble des enjeux liés à la forêt. Il s’agirait par exemple de laisser plus de bois mort sur place, de ne pas toucher certaines zones, d’effectuer des coupes sélectives et même de laisser les arbres pousser plus longtemps pour obtenir des diamètres plus importants. Ce type de sylviculture est tout à fait possible à condition de limiter la pression « économique ». Il lui demande quel commentaire elle peut faire sur le projet dit Florain, et quelles mesures elles compte mettre en œuvre pour relancer des filières bois locales et durables dans les territoires.


03/06/2020

Analyse et propositions des ONG de conservation de la nature.

Pour mieux protéger les forêts françaises, six O.N.G. de conservation de la Nature, auteures de ce rapport, proposent leur argumentaire suivant cinq grands principes de gestion du bien commun que sont les forêts.

Voir le Fichier : 20200525_Rapport_Forets-en-crise-analyse-et-propositions-des-ONG-de-conservation-de-la-nature-min.pdf
(Fichier à télécharger - vous le retrouverez dans la partie de votre ordinateur/téléphone/tablette.

Pour vous rendre compte de la teneur de ce rapport, en voici le sommaire.

SOMMAIRE

Résumé exécutif
Introduction
Contribution à un diagnostic national partagé
• Bref regard sur l’évolution passée de nos forêts
• Comment passer de la rétrospective à la vision prospective ?
• Mais la politique forestière est une affaire de société Les principes de gestion d’un bien commun

PRINCIPE 1. Assurer une gestion multifonctionnelle valorisant tous les services écologiques des forêts
• Une gestion multifonctionnelle est à l’origine de nombreux services
• Les valeurs et les services des forêts sont nombreux
• Vers le paiement des services écologiques (P.S.E.) ?
• Se relier aux solutions fondées sur la nature (SfN)

PRINCIPE 2. Mettre la biodiversité au cœur de la politique des forêts pour faciliter l’adaptation de la gestion
• Au cœur du changement de paradigme est la nature
• Protéger plus pour produire mieux
• Des aires pour protéger la biodiversité remarquable
• La voie complémentaire de la naturalité
• Mieux gérer les forêts dans les espaces protégés

PRINCIPE 3. Mettre forêts et forestiers en capacité de répondre aux enjeux de la crise climatique
• Les forêts sont au cœur des enjeux de la politique climatique d’atténuation et d’adaptation
• Politiques climatiques et de préservation de la biodiversité sont liées
• Un indispensable effort de recherche, des besoins de suivi et de diagnostic permanent

PRINCIPE 4. Accroître l’écoute des attentes de la société, pour mieux y répondre
• Les inquiétudes et les attentes de la société évoluent
• Ces attentes nouvelles renvoient aux interrogations des forestiers eux-mêmes • Ces attentes nécessitent de mettre les politiques forestières au diapason des évolutions démocratiques de la société
• Des voies d’avenir qui ouvrent une conciliation inédite

Lettre commune des APNE auprès des organismes publics et privés

PRINCIPE 5. Insérer les forêts dans l’aménagement du territoire comme infrastructure verte de l’économie
• Les forêts sont une infrastructure verte du territoire
• Une filière forêt-bois irriguant l’économie d’un territoire

Recommandations
• Sur quel principe fonder la politique forestière ?
• Mesures structurelles
• Mesures opérationnelles

Conclusion et perspectives
• Au-delà d’une vision classique cloisonnée
• Une vision ouverte et des principes
• Vers un débat démocratique sur la forêt ?

Déforestation des forêts primaires
***

Pour compléter le tableau, voici le constat de GFW :
Pas moins de 24,2 millions d’hectares de couvert forestier ont disparu dans le monde en 2019, selon le bilan annuel du Global Forest Watch (GFW) sur l’état des forêts dans le monde.

Messages

  • Pour le texte de Michel Larrive, J’admire les rapports avec des chiffres, écrits à la va vite, bien assis, dans un bureau.
    étant Couserannais, la prédation forestière n’est pas visible dans le secteur du Haut Lez et du haut Salat.
    Elle est presque inexistante. Les vieilles forêts n’ont rien à craindre et c’est plutôt la vallée qui va se transformer en forêts. Et les bénéficiaires de la PAC ne vont pas faire l’effort d’y toucher. Ils préfèrent les prés plats de vallées.
    Michel Larrive et d’autres avaient parlé de remplacer la méga Scierie Florian, par d’autres, plus petites et plus humaines, où en est-on ? Combien de scieries à tailles humaines ont été construites  ?

  • "Dans le cas de la forêt privée, ils poussent le propriétaire à signer une obligation réelle environnementale (ORE) par laquelle il s’engage à protéger la biodiversité."

    Euh, un problème de financement ou d’emplois ? à quand l’autonomie financière des vallées sans PAC ni RSA ?
    Mais pourquoi les défenseurs des vieilles forêts n’achètent-ils pas ces forêts avec leurs fonds propres ?

  • "En 1850, la surface forestière ne couvrait que 12 % du territoire contre 31 % maintenant."

    Ah, la guerre des demoiselles en Ariège, ou les paysans pauvres se battaient pour pouvoir survivre en coupant les forets pour leur chauffage et faire paitre leurs moutons :-)

  • Ceci est une réaction concernant les critiques à la préservation des vieilles forêts. "Les vieilles forêts n’ont rien à craindre" : une étude de l’ONF portant sur les conflits d’usage et d’exploitation existant dans les vieilles forêts pyrénéennes a mis en avant en 2022 que 16% d’entre elles (généralement non exploitées depuis le milieu du XIXème, donc plus de 150 ans) étaient exploitables dans les 20 ans à venir dans les plans d’aménagement forestier des forêts publiques. Il existe environ 50000 ha de vieilles forêts recensées en France, sur 17 millions d’hectares. Moins de 10000 sont protégées des coupes. On peut ignorer ces chiffres, ou se rendre compte du privilège que nous avons à avoir quelques unes de ces forêts proches de chez nous et vouloir les conserver pour ce qu’elles sont : des coeurs de biodiversité, les derniers lambeaux de forêt subnaturelle en France.
    Concernant les chiffres de la progression de la forêt, quantité ne rime pas avec qualité. Ce n’est pas parce que le niveau de la mer monte et submerge les terres qu’il ne faut pas protéger les barrières de corail. Là, c’est pareil.
    Enfin, pensez vous que ce doit être les défenseurs des vieilles forêts comme moi (habitant du Couserans d’ailleurs) qui doivent acheter ce qui devrait être reconnu comme un patrimoine naturel remarquable, ou l’Etat, très peu engagé, et les organismes d’intérêt général, qui essaient de pallier à ce manque d’engagement avec des bouts de ficelle ? Et aucune crainte à avoir, ces forêts sont simplement retirées de l’exploitation forestière, on peut continuer à s’y balader, dans la complémentarité avec les usagers de la montagne, l’évolution naturelle elle, permet à l’écosystème de tendre vers une intégrité de fonctionnement. Vous pouvez aller voir mon site, www.vieillesforets.com, pour plus de renseignements. Dans le Couserans pour votre information, il existe moins de 500 ha de vieille forêt inventoriées, la plupart du temps inaccessibles et sur de fortes pentes, qui abritent des espèces rares et menacées, car inféodées aux si rares forêts âgées.... jusqu’à 11500 espèces peuvent être recensées dans une vieille forêt, il y en a 8000 dans une forêt des P.O. étudiée depuis plus d’un siècle. Elles sont en grande majorité menacées par le câble et les fluctuations du cours du bois, ce cours étant bas depuis 1999, mais qui peut prédire le cours du hêtre et du sapin dans 20 ou 30 ans ... nous sommes en amont des pressions sur la ressource bois à venir. L’on raye plusieurs vieilles forêt de la carte chaque année, elles sont destructurées par simple décision de gestion forestière. Ses cortèges d’espèces, certains datant de l’époque où la forêt ne faisait qu’une jusqu’à l’Europe centrale, ne reviendront pas. Mais je le reconnais, tout le monde n’est pas sensible à la sauvegarde des espèces forestières pyrénéennes. L’on critique souvent par ignorance. Malheureusement, nos moyens de sensibilisation à ces milieux sont limités. A bon entendeur.

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