Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

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samedi 25 janvier 2020

Le traitement des déchets devrait commencer aux caisses des commerces

Chaque année, près de cinq millions de tonnes d’emballages sont mis sur le marché français. Une fois arrivés à la maison, la plupart de ces emballages deviennent très rapidement des déchets.
Un ménage français jette ainsi en moyenne dix emballages par jour. Les déchets d’emballages entrent pour près de 30 % en poids et 50 % en volume dans la quantité totale des ordures ménagères.

Vous direz que ne pas produire d’emballages inutiles serait la meilleure solution pour ... éviter les déchets inutiles ? Oui, mais avant que les pouvoirs publics ne légifèrent et n’imposent ces procédures, de l’eau (polluée) coulera sous les ponts...

Le Grenelle de l’Environnement avait lancé l’idée en son temps mais le manque de courage des députés et sénateurs face aux lobbies a éteint ces velléités. Et les gouvernement successifs ont démissionné de leur autorité républicaine. Car une loi dans ce sens existe ! [1]

Or selon le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid), aucun des hypermarchés que ce soit Leclerc, Auchan, Monoprix, Carrefour ou Casino ne semble avoir respecté cette obligation législative. "L’inertie délibérée des géants du secteur montre leur mépris pour des mesures visant à les responsabiliser en tant que producteurs de déchets. Alors que ces groupes rivalisent d’inventivité pour nous convaincre de leur zèle et de leur engagement en matière de développement durable, leur attitude démontre simplement qu’ils se croient encore au-dessus de la loi", commente le Cniid.

Donc, à nous de nous organiser, et à nous d’imposer au niveau local des procédures simples et efficaces d’alléger nos poubelles.

Laissons les emballages dans les magasins qui les commercialisent

Et emmenons les commerçants à s’organiser pour que cela soit possible. Cela s’appelle en grande surface plate-forme de déballage.

Le principe de la plate-forme de déballage vise à offrir la possibilité au consommateur d’enlever tout emballage superflu et de laisser ce déchet à la charge du supermarché une fois le produit acheté. Au lieu de déballer chez soi, l’acheteur le fait au supermarché. Il s’agit d’un moyen parmi d’autres d’interpeller le consommateur, de responsabiliser les distributeurs et producteurs et d’améliorer le tri des déchets à la source.

Alors laissons les emballages dans les commerces qui les distribuent ?

Est-ce que c’est légal ? Voici ce que disait un responsable de la Fédération du commerce et de la distribution en 2016 :
Oui, le consommateur opposé au suremballage peut laisser aux caisses de son supermarché, s’il le souhaite, les emballages qu’il juge inutiles, explique Jérôme Bédier, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Une position exprimée au nom de la satisfaction-client. Il s’inquiète néanmoins des problèmes « pratiques » qui surviendraient si un tel réflexe se généralisait. (L’OBS)

Gageons que les commerçants s’organiseraient, aidés par les pouvoirs publics, les municipalités, etc... L’intérêt est que cela induirait des formules moins déchetivores dans les circuits de la grande distribution. Celle-ci insistant auprès des producteurs et distributeurs pour minimiser les emballages et les rendant plus facilement recyclables...

Et bonne nouvelle, cela se fait ailleurs :ICI

Et une autre bonne nouvelle, cela s’est fait un jour aussi en France. Plastic Attack France, collectif citoyen, a organisé sa première opération samedi 2 juin 2018. Dans 11 supermarchés, les consommateurs ont été invités à laisser les emballages de leurs courses à la sortie. Oui, un jour !

Au CEA nous aimerions qu’un collectif d’adhérents se dessine pour réfléchir à des modes d’actions et d’interventions allant dans le sens de la sensibilisation des consommateurs et des commerçants d’Ariège.
Si vous êtes intéressé par une telle action, dites-le nous par mail ou par le forum au bas de cet article.


[1Dans le cadre de la loi Grenelle 2 de juillet 2010, un article stipule qu’"au plus tard le 1er juillet 2011, tout établissement de vente au détail de plus de 2.500 mètres carrés proposant en libre-service des produits alimentaires et de grande consommation se dote, à la sortie des caisses, d’un point de reprise des déchets d’emballage issus des produits achetés dans cet établissement".

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