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samedi 3 décembre 2016
Initiative du CE Fret SNCF
Les cheminots accusent : la casse du fret ferroviaire voulue par l’Etat.
documentaire de Gilles Balbastre
À moins de sauver dès maintenant le fret public, seuls les trafics les plus rentables seront demain assurés ; la circulation et la pollution routières vont continuer à augmenter ; toute politique d’aménagement du territoire sera d’avance condamnée ; le tout sur le dos des salariés et de la sécurité sociale qui paiera la facture finale, celle de la pollution de l’air et des accidents de la route.
Le transport de marchandises par le rail, le fret ferroviaire, est en train de mourir.
Trois décennies de concurrence avec la route l’ont fortement affaibli.
C’est que la route ne coûte pas cher aux transporteurs routiers, tandis que le rail coûte à l’entreprise publique qu’est la SNCF.
Alors même que le fret ferroviaire était diminué, les politiques néolibérales européennes et françaises l’ont ouvert à la concurrence, comme pour mieux l’achever.
C’est pourtant la route qui pollue le plus et qui coûte le plus cher à la collectivité. Le fret ferroviaire revêt un intérêt stratégique pour le pays, tout en étant écologiquement viable. Combien d’activités industrielles peuvent-elles aujourd’hui se prévaloir de tels mérites ?
Sa sauvegarde suppose du courage politique : celui de mettre un terme au déséquilibre rail-route, pour que les marchandises voyagent massivement sur des trains, et sur des camions pour les derniers kilomètres uniquement.
Les cheminots alertent l’opinion depuis plus d’une décennie. Ils ont choisi cette fois de s’adresser à vous au travers d’un documentaire réalisé par Gilles Balbastre et d’un rapport coécrit avec le cabinet Émergences.
Le documentaire a été fait pour être vu, le rapport pour être lu et l’ensemble pour être débattu.
1. EN MATIÈRE DE POLLUTION, D’ACCIDENTALITÉ ET DE COÛT POUR LA COLLECTIVITÉ, LE BILAN DE LA ROUTE EST MAUVAIS
La circulation routière a augmenté de 39% entre 1990 et 2015.
La route représente désormais :
> 93% des émissions de gaz à effet de serre et 96% des émissions de CO2 du secteur des transports
> Entre 75 et 100% (selon les polluants) des pollutions dues au transport
> 81,5% de la consommation des ressources naturelles en pétrole
> 350 594 personnes décédées sur les routes et 353 786 personnes gravement blessées en 40 ans
> Tous les ans, des morts prématurées et des hospitalisations pour causes respiratoires et cardiaques liées à la pollution de l’air (42 090 morts et 13 360 hospitalisations pour la seule année 2000 selon une étude commanditée par la commission européenne)
> Un coût de l’accidentalité routière de 22,7 milliards d’euros pour l’année 2015 (à quoi s’ajoutent 10,1 milliards d’euros de dégâts matériels), et un coût annuel de la pollution de l’air estimé entre 68 et 97 milliards d’euros et 3 milliards pour la sécurité sociale
> Des métropoles encombrées et des millions d’heures perdues dans les embouteillages
2. LE FRET FERROVIAIRE EST UNE ALTERNATIVE CONNUE DE TOUS
> Avec les transports en commun, il est l’un des leviers de la décongestion routière, puisqu’un
seul train de 35 wagons transporte le chargement de 55 camions de 32 tonnes
> Le transport ferroviaire émet 3,5 fois moins de CO2 que le transport routier par tonne-kilomètre, et est bien plus économe en énergie
> Il est le moyen le plus sûr de transporter les marchandises dangereuses
> Il contribue au fonctionnement de pans entiers de l’industrie française
> Il est un outil du développement des territoires, puisqu’il permet de faire fonctionner en synergie des territoires aux ressources complémentaires.
Voir en ligne : Le rapport complet du CE Fret de la SNCF