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lundi 13 mars 2023
Pollution de la nappe à Saverdun-Montaut : vidéo-manifeste au rond-point Denjean
La ressource en eau en Ariège est mise en péril par l’exploitation abusive de gravières sur une de ses plus importantes nappes phréatiques. Le Schéma Régional des Carrières prévoit d’entériner en 2023 la destruction de plus de 1000 ha de la nappe par les carrières exploitant dans l’eau (gravières), créant ainsi des giga-bassines à ciel ouvert, remblayées ensuite par des déchets du BTP.
Et pendant ce temps, les instances du département d’Ariège ferment les yeux MAIS proclament l’urgence de s’intéresser à l’eau ! Saverdun et Montaut, c’est peut-être en Haute garonne ?
Pourtant des carriers savent faire autrement : le secteur du BTP se porte bien à Montpellier ( environ 35% du PIB de cette ville). Ici, d’autres solutions sont privilégiées pour produire du gravier (la pierre concassée ou mieux encore le réemploi des déchets du BTP).
Mais en Ariège, ce serait tuer la poule aux œufs d’or : payer (ou louer) le terrain agricole même cher pour exploiter jusqu’à 30 m3 de gravier au m2, et déjà lavé.... Pour le remplacer par des déchets, en rendant des sols technologiques pollués et asséchés pour l’agriculture ! Une aubaine financière qui détruit la ressource en eau et se rit de la problématique humaine et environnementale. Qui tient qui en Occitanie ?
MàJ du 13 mars 2023 - Extinction-rébellion se manifeste au rond-point Denjean en faveur de l’arrêt de la pollution des gravières Denjean.
La Gazette Ariégeoise : https://gazette-ariegeoise.fr/gravieres-de-basse-ariege-extinction-rebellion-veut-alerter-sur-leur-extension/
MàJ du 10 mars 2023 - Une des plus importantes nappes phréatiques d’Occitanie gravement menacée par le BTP - un article dans le club de Mediapart
Aujourd’hui les tensions sur l’eau sont multiples en France et même en Ariège, département jusqu’ici réputé pour l’abondance de son eau de surface mais aussi souterraine grâce au ruissellement des Pyrénées. Cette menace pèse au niveau du débit de ses cours d’eau en raison d’une sécheresse exceptionnelle mais pèse surtout sur l’état de sa nappe phréatique qui se dégrade dangereusement depuis qu’ont été données les autorisations d’exploitations de 1000 ha de gravières en 2010. Cette nappe, une des plus importantes et des plus pures d’Occitanie - qui lui a valu le nom de "château d’eau pyrénéen"-, s’étend sur 3 départements (Ariège, Aude et Haute-Garonne) de Foix à Toulouse, de Saverdun à Mazères et de Saint-Jean du Falga à Belpech.
Or le nouveau Schéma Régional des Carrières d’Occitanie (SRCO) entérine l’extension des sites d’extraction sur plus de 1000 ha jusqu’en 2039-2043 dans cette nappe alluviale. Il est important de préciser que le cabinet d’étude en charge de la rédaction du SRCO recherche les nappes connectées aux cours d’eau, les plus profondes, les plus grandes et les plus précieuses en terme de qualité et quantité, pour y implanter ces carrières afin de disposer de la capacité de diluer les polluants !
La suite dans le PDF ci-contre
Et pendant ce temps, les instances du département ferment les yeux MAIS proclament l’urgence de s’intéresser à l’eau :
Le SMDEA agit et pense à l’avenir, en collaboration avec les autres acteurs de l’eau du département de l’Ariège.
Dans le cadre de la journée mondiale de l’eau du mercredi 22 mars 2023, une animation de sensibilisation et de communication sur la préservation de la ressource en eau est organisée sur la commune de Foix. Mais on n’y parlera pas de la nappe de la basse vallée d’Ariège ; attendez, Saverdun, c’est en haute Garonne ???
La chambre d’agriculture a lancé un forum sur l’eau au mois de février dernier !
Mais que la nappe soit impactée par la pollution des carriers, ce doit être une lubie des associations... Ah l’ancien président de la chambre d’agriculture a vendu (loué) ses terres agricoles à Denjean granulats ? On se demande bien pourquoi faire !
Le Conseil Départemental : "Source de vie mais aussi ressource pour l’économie locale, agricole, industrielle ou touristique, l’Eau tient une place importante dans l’identité ariégeoise. Depuis de nombreuses années, le Conseil Départemental conduit une politique globale de gestion de l’eau et des milieux aquatiques au côté des collectivités et autres acteurs de l’Eau."
Et la nappe phréatique de la basse vallée d’Ariège, vous connaissez son état ? Ah oui mais ce sont mes copains et les copains de copains, alors vous comprenez ...?
Le mot du Président du SAGE, Mr Jean Paul Ferré : L’émergence d’un SAGE sur notre territoire traduit le choix ambitieux de notre Département qui exprime, dans cette démarche, la volonté forte de garantir sur la durée la bonne gestion de la ressource en eau." Ah, bon ?
http://www.ariege.fr/Mieux-vivre-ici/Gerer-les-ressources-en-eau/SAGE-des-Bassins-Versants-des-Pyrenees-Ariegeoises2
MàJ - 2/12/2019 :
Dépôt des déchets du BTP dans la nappe phréatique :
Nous assistons à une exploitation accélérée des gisements alluvionnaires en Vallée depuis 6 mois environ. Les phasages d’exploitation prévus par les arrêtés préfectoraux ne semblent plus respectés.
Le corollaire est un embouteillage de camions DENJEAN qui viennent remblayer la nappe : terminé les passages à la bascule, la station de transit s’étend jusqu’à la nappe où les camions attendent de verser leurs déchets directement dans la ressource en eau (photos) ; c’est pire qu’avant le protocole départemental !
Que font les services de protection de l’environnement de la Préfecture ?
Les riverains et citoyens de la Basse Vallée d’Ariège ont le droit de savoir !
Historique des infos précédentes. Depuis 2013 :
Le projet administratif entraîne à terme la destruction irréversible en gravières de quelques 800 à 1000 ha de bonnes terres agricoles (plus que pour l’aéroport de Notre-Dame des Landes [1]). Ces exploitations ayant déjà bénéficié de lourds investissements publics pour le remembrement et pour l’irrigation (investissements qui ne sont pas encore amortis). Ceci pour les transformer en lacs ou en installations de stockages de déchets inertes. Ce projet s’accompagne aussi de dangers mal mesurés pour le bon état des eaux de surface (L’Ariège, Le Crieu, La Galage,...) et des eaux souterraines de la nappe phréatique.
Les risques majeurs étant :- - L’inversions des échanges d’eau avec les cours d’eaux limitrophes [2] L’Ariège ne sera plus alimentée par la nappe phréatique. et l’évaporation des eaux souterraines mises à découvert épuiseront la nappe,
- - La pollution de ces mêmes eaux par le comblement ultérieur des trous avec des apports incontrôlables de déchets,
- - Le classement possible (et définitif ?) de ces terres en "Installations de Stockage de Déchets Inertes".
Et ceci a déjà commencé !
Ce diaporama vous parlera mieux que de longs textes :
Voir le Fichier : DechargeDENJEAN.ppt
S’ouvre avec power point ou libre office impress ou toute application préconisée sur votre machine. Peut mettre un certain temps...
A- Bref historique
Cela fait quelques années que les associations environnementales ariégeoises sont concernées par ces risques ; en premier lieu, le Chabot qui, en tant que lanceur d’alerte sur les problèmes de l’eau en Ariège, avait, dès 2002, posé les limites à ne pas dépasser (Doc. ici). Et proposé ces points de réflexion pour la problématique des carrières et gravières :
– estimer les besoins réels du département en matériaux (alluvionnaires et roches massives) de façon indépendante des carriers.
– une gestion économe des matériaux, quels qu’ils soient,
– rééquilibrer les productions de graves entre alluvionnaires et roches massives de montagne
– moratoire des gravières en nappe phréatique (gisement important et suffisant en première terrasse de l’Ariège hors d’eau)
– pas d’enfouissement dans la nappe phréatique.
Puis le CEA, représentant les associations de protection de l’Environnement à la CDNPS-formation carrières, a alerté les services administratifs en comité de pilotage (CoPil) de révision du Schéma Départemental des Carrières (SDC) sur :
- 1- L’absence totale de recherche de scénarios alternatifs dans la fourniture des ressources minérales naturelles, pour l’ Ariège, la Haute-Garonne et l’Aude.
[3] - 2- La durée excessive des autorisations concédées aux carriers. [4] Le CEA a demandé aux élus ariégeois et à l’administration que l’ouverture de carrières soit réalisée en proportion des besoins réels et en compatibilité avec la durée réglementaire décennale des SDC.
- 3- La prise en compte des zones à enjeux patrimoniaux au travers d’un zonage respectueux : des monuments historiques, des environnements classés (NATURA 2000,...) et des captages AEP (Alimentation Eau Potable).
- 4- Une analyse de la compatibilité entre le SDC et une mesure phare du SDAGE et du PRSE2 (Plan Régional Santé Environnement) de la région Midi-Pyrénées qui concerne le renforcement des mesures de protection des populations vis-à-vis des contaminations environnementales à l’origine de l’accroissement des cancers et des maladies métaboliques.
Consternées, devant le refus en bloc de l’examen des demandes des associations de protection de l’Environnement, chaque association a décidé en 2009 de porter plainte en référé contre l’arrêté préfectoral qui ouvrait grand les vannes de l’exploitation à outrance.Doc. ici
Devant l’aveuglement de l’administration, les deux associations (CEA et Chabot) ont également décidé la saisine du tribunal administratif suite à cette modification du SDC de Juin 2009 ; La modification autorise une exploitation sans limite de ces granulats (4 fois les besoins de l’Ariège et ses départements limitrophes) sur des durées de 48 ans (!!!) alors que les SDC sont légalement révisés tous les dix ans. Elles ont attaqué l’arrêté préfectoral portant autorisation de la carrière Denjean Granulats à Saverdun, appartenant au même groupe que Denjean Logistique à Mazères.
B-L’actualité de cet été 2013
1-Ayant demandé à faire partie d’une CLCS (Commission Locale de Concertation et de Suivi ) pour la carrière Denjean Granulats, le Chabot a précisé les craintes que faisait courir le mode d’enfouissement de déchets dits « inertes » dans la nappe. (voir photos ci-dessus). Or, cette CLCS est une mascarade puisque la majorité des habitants riverains pénalisés en sont écartés, tout comme les responsables de l’Environnement et de la gestion des déchets aux conseils municipaux de Saverdun, du Vernet d’Ariège, de Montaut et de Mazères.
2-Le 8 octobre 2013 nos deux associations, soutenues par FNE Midi-Pyrénées, ont ensuite organisé une conférence de presse départementale pour expliquer la situation et alerter sur les risques liés à ces exploitations et enfouissements de déchets prétendument inertes.
3-Pensez-vous que l’administration (et le service de l’inspection des carrières) sensée protéger les citoyens de toute dérive dangereuse, nous approuve et nous soutient dans nos actions ?
Non, au contraire, la DREAL n’en finit pas de nous balader et refuse depuis près de deux mois de nous envoyer copie des rapports suivants :
– rapports d’inspection rédigés par la DREAL sur la carrière Denjean Granulats, notamment sur la provenance, la quantité et la qualité des déchets stockés dans la nappe phréatique à Saverdun,
– rapport du cabinet d’acousticien sur les émissions sonores dans l’environnement de l’ICPE Denjean Granulats à Saverdun sur l’efficacité des merlons dits « anti-bruit » et « anti-poussières »
– rapport de la société Hydro-Expert sur les niveaux piézométriques de la nappe phréatique sur les terrains de la carrière Denjean Granulats à Saverdun avant le début de l’activité de la gravière.
Malgré nos demandes réitérées, la DREAL refuse de nous donner copie de ces rapports et les associations sont dans l’obligation de saisir la CADA à chaque demande. Ce n’est pas ainsi que la transparence voulue par la préfecture de l’Ariège sur le fonctionnement des carrières en Ariège sera affirmée. Bien au contraire, ce comportement ne fait qu’amplifier un sentiment de dissimulation voire de désinformation sur la situation réelle des carrières dans notre département. Nous allons solliciter un recours hiérarchique contre ces déficiences répétitives de la DREAL – MP.
Le dernier Protocole sur le Remblaiement des carrières alluvionnaires en Ariège du 10 janvier 2014 révèle cette "perle" au sujet des contrôles des déchets :
Comment un auto-contrôle des carriers pourrait être garant de l’ innocuité de ces remblais !!!
C -Où en sommes-nous actuellement, début novembre 2013 ?
Le carrier DENJEAN continue d’amener des déchets impunément, (ils ont droit à une seule inspection par an par les services de la DREAL ; peut-être d’ailleurs annoncée préalablement pour ne pas faire de vagues..?). Ceux-ci proviennent en petite partie du 09 et en grande partie du 31 - 95% venant de Toulouse- ce qui fait dire à beaucoup d’observateurs que l’Ariège devient la poubelle BTP du grand Toulouse et peut-être au-delà. Les habitants de Saverdun, Montaut, Le Vernet, Mazères apprécieront.
Ce n’est pas non plus une pollution temporaire mais une pollution lourde et à long terme que nous laisserons aux générations futures. Est-ce que les fonctionnaires de la préfecture, de la DREAL, de la Santé sont conscients de leurs responsabilités ?
D- Que préconisons-nous ?
- - D’abord d’être entendus dans les instances dans lesquelles nous avons le droit d’intervenir (CDNPS, COPIL). Parce qu’il faut savoir que nos propositions ne sont même pas mises au vote : lors de la dernière CDNPS d’élaboration du SDC, le CEA a demandé que dans le nouveau schéma départemental soit clairement exprimé un moratoire sur toute nouvelle gravière en nappe alluviale. Nous avons demandé un vote. Le secrétaire Général de la préfecture qui menait les débats a refusé. Ce n’est pas ainsi que nous entendons la démocratie !
- - D’interdire la localisation inadmissible de la carrière Denjean Granulats, qui n’est pas « à 1 kilomètre environ de l’Ariège » - comme l’indique le rapport d’inspection de la DREAL préalable à son autorisation- mais en réalité à 35 mètres (voir photos) des rives de l’Ariège. Ainsi, le carrier a installé une décharge de plusieurs centaines de milliers de tonnes à proximité du Natura 2000. De qui se moque-t-on ? Le Ministère de l’Environnement est maintenant au courant.
- - Que le public soit correctement informé des enjeux en présence. La désinformation est la règle sur le sujet des gravières et de leurs décharges : ni les enquêtes publiques pour les AP portant autorisation des gravières, ni les travaux de la CDNPS responsable du renouvellement du SDC09 n’ont abordé publiquement la création de ces très vastes décharges. (Quelques 30 millions de tonnes de déchets industriels banaux, dits "inertes" ) sont programmés pour être plongés dans la nappe phréatique de la Basse-Vallée de l’Ariège.
- - Que les matériaux enfouis ne proviennent que de la gravière elle même. Or nous avons la confirmation officielle par les carriers que ces déchets sont majoritairement extérieurs (exogènes) aux carrières et proviendraient de la région MP, et probablement au-delà des frontières régionales. L’Ariège est réellement devenue une poubelle de déchets (industriels) et du BTP, d’abord au niveau des carrières alluvionnaires ; ensuite qui empêchera le même sort aux carrières de nos montagnes ?
- - Qu’un moratoire concernant l’enfouissement de déchets quel qu’ils soient soit imposé par l’administration tant qu’une ERS (étude des risques sanitaires) réalisée conjointement par le BRGM et l’INERIS n’a pas été effectuée et rendue publique.
- - Que les intervenants institutionnels s’expriment et justifient publiquement des choix qu’ils font en CDNPS. Les citoyens ont le droit de savoir pourquoi les élus et les fonctionnaires optent pour telle et telle décision. Qu’ils cessent de voter des propositions néfastes sans information transparente de l’opinion publique.
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Les riverains et la population de Basse Ariège concernés ont maintenant des informations pour se faire leur opinion sur cette méga-pollution annoncée de leur eau domestique pompée dans l’Ariège ou même dans des puits pour certaines habitations.
N’hésitez pas à solliciter vos élus locaux pour demander des explications.
Vous pouvez joindre le CEA ou le Chabot pour envoyer vos observations, vos témoignages et appuyer notre action de la manière que vous jugerez utile.
Voir les photos récentes de la carrière Denjean Granulats sur cette page
Site très documenté sur cette question : http://www.basse-ariege.com/
Voir notre autre article sur le sujet par le représentant des associations à la CDNPS de l’Ariège.
Voir en ligne : Le recyclage des matériaux et bétons du BTP : c’est possible !
[1] « Précisons tout de même, relativise le directeur du projet de Vinci, Eric Delobel, que sur les 1.650 hectares d’emprise du site de NDDL, 55% (742,5 ha) de la surface totale demeurera en espace vert, naturel ou agricole. » Donc 45 % ou 742,5 ha seront bétonnés, donc moins que la surface des gravières en Ariège. Est-ce qu’on fera aussi de notre plaine d’Ariège un dossier national ? Il ne manquerait plus que le projet d’aéroport toulousain reprenne de la vigueur...
[2] Les échanges s’inverseront pour le Galage et le Crieu : ces cours d’eaux ne rechargeront plus la nappe en été et en automne ; au contraire, ils contribueront à la vider. Le bilan net est un déficit hydrique estimé à 5 millions de m3 d’eau selon le BRGM.
[3] Après réalisation du bilan de la demande réelle en matériaux des carrières, le CEA conscient que les projets de carrières ne coïncidaient plus avec la réelle demande dans le 09 et les départements limitrophes pour les dix prochaines années avait proposé des limites plus acceptables aux excavations lors des réunions CDNPS organisées à la préfecture pour la préparation du Schéma Départemental des Carrières (SDC).
[4] D’après les textes réglementaires en vigueur, le SDC n’a pas pour but de permettre aux carriers de constituer d’importantes réserves foncières pour 30 à 50 ans d’exploitation.
Messages
1. Gravières du canton Saverdun-Mazères-Montaut, 9 avril 2018, 17:31, par Collectif Auterive en Transition
De tout coeur avec vous !
Voir en ligne : Basse Ariège : Eau Secours !