Comité Écologique Ariégeois

Association départementale agréée de protection de l'environnement en Ariège

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vendredi 23 août 2013

Et le loup dans tout ça ?

Certains d’entre vous ont sans doute suivi la progression du Loup venant d’Italie à travers les Alpes, le Massif Central et maintenant les Pyrénées : massif des Madres et du Carlit en Pyrénées Orientales, versant espagnol de la Catalogne et récemment la Haute Ariège, puisque depuis trois ans on signale des prédations très ponctuelles sur des ovins, mais aussi, il y a eu plusieurs photos de loups réalisées dont la dernière date du 11 aout 2013 , à la limite des P.O. et de l’Ariège.

Je ne veux pas m’étendre sur la nécessaire protection des troupeaux en montagne, tout ayant déjà été dit (et pour partie seulement mis en place), suite à la réintroduction des huit ours slovènes de 1996 à 2006. Seul détail d’importance, cette protection devra se développer fortement, le loup étant contrairement à l’ours un carnivore pur et un chasseur en meute.

Il faudra cependant attendre plusieurs années, peut-être une décennie ou deux pour qu’il occupe à nouveau l’ensemble de la chaîne pyrénéenne. Des individus venant de l’Ouest peuvent aussi déjouer les prévisions, s’ils arrivent à franchir le Pays Basque Espagnol.
Mais je voudrais surtout mettre l’accent sur la mauvaise réputation du loup en général et auprès des éleveurs en particulier qui fantasment sur le coté « prédateur impitoyable, destructeur de troupeaux », que l’on a déjà attribué auparavant à nos ours d « origine slovène ».

Pour défendre (farouchement) le loup ou l’ours, il me semble important de comprendre à quel point l’homme peut devenir intolérant et destructeur dès qu’un animal le gène et quel que soit cet animal, c’est-à-dire que point n’est besoin de « décimer des troupeaux » pour avoir droit à un mauvais sort. Avez-vous réfléchi au fait que même les animaux dénommés utiles ou « sympathiques » n’ont pas le droit de perturber notre confort. Ainsi les hirondelles de fenêtre, dont les simples déjections entrainent la destruction de milliers de nids partout en France, idem pour les chauves souris, auxquelles nous interdisons l’accès à nos greniers, et avez-vous remarqué le nombre de poisons qui remplissent les rayons des magasins et qui sont destinés aux taupes, aux loirs, aux lérots etc… Quel empressement n’a-t-on pas mis à détruire les pigeons bisets dans certaines villes, suite à l’épisode de la grippe aviaire ?

Ne parlons pas d’animaux tels que les renards, les martres, les blaireaux, les hérons, les grands cormorans, voir les buses variables, tous cordialement détestés par certaines catégories de la population (éleveurs, chasseurs, pêcheurs ….)
En réalité la liste des animaux qui « dérangent » peu ou prou est considérable.
Nous ne supportons pas ces « perturbateurs » car nous ne nous supportons pas en tant qu’animaux humains.
Dans ce contentieux psychiatrique, bien sûr les prédateurs sont en haut de la liste rouge et le loup en tête de liste. Pour redevenir raisonnables, c’est-à-dire ne pas détruire tout ce qui bouge, tout ce qui vit autour de nous, et retisser le lien qui nous relie aux autres êtres vivants, l’acceptation du loup est incontournable.

Thierry de Noblens
Membre du Comité Ecologique Ariégeois, secrétaire général adjoint du CIAPP (Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées)


Voir en ligne : Site officiel (ministère) sur le loup

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