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vendredi 31 janvier 2020
Golfech : rien de très sûr à la centrale nucléaire !
Ces informations sont issues de la synthèse d’un article de Médiacités sur le sujet :
Y a-t-il encore un pilote dans la centrale nucléaire de Golfech ?
Ce 14 octobre dernier, treize inspecteurs de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et onze experts de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) se risquent dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Golfech, composée de deux réacteurs nucléaires de 1 300 MWe.
Le résultat de leur enquête n’est pas très réjouissant :
Le 16 octobre après-midi, lors du passage de témoin entre deux équipes, la procédure s’est enrayée. « La relève entre agents de terrain des équipes montante et descendante s’est avérée particulièrement sommaire, celle-ci étant quasi-exclusivement constituée par la transmission d’un point écrit, la communication verbale entre les agents ayant été très limitée, peut-on lire dans le rapport confidentiel. Le briefing s’est avéré incomplet voire erroné, plusieurs informations n’étant pas fournies. Un opérateur a répondu à plusieurs reprises au téléphone pendant le briefing. Le briefing a été essentiellement directif, la parole n’étant pas donnée aux agents de terrain ». Alors que selon la procédure, « le briefing est participatif »…
Pour bon nombre d’agents expérimentés, on est passé « en dessous du seuil critique » pour ce qui est du compagnonnage. Et pour les auteurs du rapport, « cette diminution du vivier des personnes expérimentées se ressent également dans la sérénité des agents au quotidien ». Sans compter qu’en plus, le « niveau technique des jeunes recrues sorties des écoles a baissé »..
Résultat, une certaine désinvolture peut régner au sein des équipes. Exemples, dans la salle de commande, haut lieu stratégique des installations, ou « plusieurs écarts ont été relevés ». Ici, un opérateur qui « traite une alarme sans s’appuyer sur la fiche prévue à cet effet et qui commet une erreur ». Là-bas, « de nombreux personnels, dont des prestataires, accèdent aux pupitres situés en salle de commande ». Juste à côté, « des opérateurs consomment des boissons ou s’alimentent au-dessus des pupitres de surveillance ». Pour les inspecteurs, « ces comportements sont inacceptables ».
« Lors de l’exercice, le chef d’exploitation a considéré immédiatement que son équipe n’avait pas la capacité d’assurer une ronde horaire dans l’ensemble des locaux concernés, ont observé les inspecteurs de l’ASN. Il n’a pas mis en place de surveillance, par des agents de terrain, des locaux affectés par la perte de la détection incendie. Un éventuel départ de feu dans les locaux concernés n’aurait donc pas été détecté par l’équipe de conduite ». Il ne manque plus qu’à croiser les doigts pour que ce genre de scénario ne se réalise pas à Golfech « pour de vrai »
Dans le bâtiment réacteur 2, ...... Surprise ! « Les résultats des contrôles de propreté radiologique du local ont mis en évidence une sous-évaluation des risques de contamination ». Soit, « des valeurs de contamination surfacique respectivement de 1,65, 1,88 et 3,36 Bq/cm², bien supérieures à la limite maximale de 0,4 Bq/cm² autorisée ».
On comprend mieux comment la centrale de Golfech qui, au début des années 2000, se situait dans le top 3 des centrales nucléaires françaises les plus sûres, a pu se retrouver en queue de peloton, en enchaînant chaque mois toujours plus d’incidents.
La CLI du 4 décembre 2019 n’en dit pas moins :